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Critique de parolesenvolent


Le commissariat de Lille est appelé presque en simultané pour deux affaires sans aucun lien mais dont le corps des victimes témoignent d'une violence subie ante mortem. D'une part, le suicide très élaboré de Grivois va stupéfier Brath et son équipe par la violence des moyens employés pour en finir. D'autre part, Yan et son équipier Granulé enquêteront sur l'assassinat particulièrement cruel d'un journaliste sans scrupule et à l'ambition démesurée. En parallèle des enquêtes, Yan essaie d'affronter en toute discrétion une endométriose. Mais les douleurs insupportables de cette maladie méconnue fragilisent la policière tant sur le plan physique que psychique.
En parallèle des enquêtes, Yan essaie d'affronter en toute discrétion une endométriose. Mais les douleurs insupportables de cette maladie méconnue fragilisent la policière tant sur le plan physique que psychique.
MON AVIS
Je découvre avec plaisir le sixième roman de l'auteure. Celle qui travaille au coeur de la police judiciaire apporte une vue de l'intérieur intéressante ; cela permet de penser à un récit de faits divers réels. le scénario est tout à fait crédible même si des mises en scène de dépouilles sont très macabres. D'ailleurs, l'idée d'un mix d'enquêtes, probable, garantit du rythme.

Sacha Erbel (son pseudo), que j'imagine coutumière à la rédaction de dépositions a su se détacher de la pratique des constatations factuelles pour adopter un style d'écriture fluide loin d'être rébarbatif. le roman se lit avec facilité. En effet, l'enchainement de descriptions précises s'anime autour de scènes moins statiques et de dialogues bien proportionnés.

L'exemple des deux enquêtes choisies, ne manque pas d'intérêt. En combinant deux affaires dissemblables, l'auteure a su illustrer l'éventail des champs d'action de policiers qui répondent par leur travail aux souffrances humaines.

Dans les entrailles d'un commissariat.
L'auteure redore le blason de la police, son propre corps de métier trop dénigré en ce moment. S'enchainent les questionnements au fil des infractions, des morts, selon les preuves insuffisantes ou trouvées. Et si les dossiers se referment parfois dans ce dédale administratif et juridique, les enquêteurs poursuivent la vérité jusqu'au bout.

On assiste aussi à une scène d'autopsie qui rend compte du mécanisme de défense psychologique établi par les enquêteurs forcés d'y prendre part.

Là, la réalité difficile du quotidien des individus de toute nature fait face aux policiers. Leur atout : la solidarité et la fraternité pour se motiver quand ils doivent faire abstraction de leur vie privée, au bénéfice des nécessités du service.

Deux crimes se croisent : vengeance et manipulation. Ils procurent une dimension politique et sociale à ce roman en rappelant que l'homosexualité est perçue comme une infraction dans certains pays. Par ailleurs, l'emprise psychologique permet d'entraver le libre arbitre, sous l'influence d'une manipulation insidieuse, elle conditionne des comportements dangereux. Dans une autre dimension, elle conditionne aussi des pensées pernicieuses.

Une femme policière
Yan est un membre à part. L'ambiguïté de son prénom dissimule une héroïne dans ce milieu encore masculin. Or, toute en féminité, elle s'est forgée d'une carapace. de son expérience, l'auteure transmet avec justesse la force de caractère nécessaire pour cacher la moindre faille. Et quand Yan se confie à propos de son « araignée », son illustration éclaire le lecteur sur les conséquences de cette maladie souvent tabou, qu'est « l'endométriose ».
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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