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Critique de Kazcook


Pour son quatrième roman, Sacha Erbel nous offre un polar lillois succulent !
Forte de son expérience personnelle, elle n'hésite à mettre beaucoup d'elle dans ce récit, et pas seulement concernant la PJ ou autre enquête ou criminologie. Il y a de l'intimité, du don de soi, de la confidence dans ce roman et on adore ça. Une auteur qui parle de ce qu'elle connait le mieux, de ce qu'elle vit, de ses propres tourments et souffrances, ça rend le bouquin très réaliste et vrai, forcément marquant.

Parlons d'abord du principal : l'intrigue ! Une enquête concoctée avec soin, qui nous tient en haleine, parsemée de scènes chocs parfois très violentes mais jamais gratuites, à chaque fois pour faire avancer les investigations et nourrir le récit. Un très bon point, un dosage parfait.

L'histoire débute par quelques suicides aux mises en scène déroutantes, et un meurtre aussi sauvage que déconcertant... Suivent ensuite recherches, procédures, interrogatoires, enquêtes sur le terrain, mêlés à la vie personnelle des enquêteurs, à leurs relations, et bien sûr aussi à leurs émotions brutes et transperçantes, jusqu'à un final surprenant, explosif. Un cocktail judicieux pour un polar palpitant et addictif dont je me souviendrai longtemps.

Les personnages ? Tous construits avec brio, vrais, crédibles, attachants, touchants même. Campés avec détails et réalisme, ils ne sont jamais là par hasard, même les personnages secondaires ont droit à une forte personnalité, j'ai vraiment apprécié ce côté travaillé du roman.

La plume ? Vive, tranchante, efficace, sensible, féminine, d'une beauté sublime. Des phrases construites elles-aussi avec rigueur pour créer un ensemble maîtrisé et très prenant. La fluidité se révèle sans pareille, je suis fan, j'ai été prise dans les filets de cette écriture agréable du début à la fin.

Les thèmes choisis sont tous fouillés et abordés avec intérêt, exploités à la perfection, pour nous offrir un roman remarquable. Je m'arrête en particulier sur le sujet de l'hypnose qui me passionne et dont j'ai retrouvé vraiment toute l'essence ici.

Enfin, pour revenir sur un point précis, j'ai beaucoup aimé cette sensibilisation à une maladie féminine qui a tendance à être méconnue ; inclure cela à l'enquête était un vrai défi et il est relevé haut la main, le procédé est véritablement intéressant, plus que louable : touchant ! Rencontrer cette araignée qui tisse sa toile en Yan m'a bouleversée à bien des moments. Souffrant moi-même d'une maladie chronique, je me suis beaucoup identifiée à notre héroïne, trouvant ses réactions parfois excessives toujours plausibles, car constamment dans la justesse d'un être qui subit la douleur malgré lui.


Bravo Sacha pour ce polar exceptionnel, féminin et palpitant. Et vivement le prochain !
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