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Critique de Franc_Cot


Je ne ferai pas la critique d'un pavé de plus de 850 pages, mais seulement pour dire que je n'ai absolument pas apprécié les très nombreuses coquilles présentes dans le texte (point au milieu d'une phrase, « s » ou « e » en trop). Leur présence est trop récurrente pour laisser passer cela et les « tolérer ».

En dehors de cela, j'encouragerais toute personne désireuse de s'aventurer dans la France d'un Grand Siècle qui s'amorçait à se préparer à de nombreuses recherches annexes à propos de personnages, de titres et de lieux. Les citations sont également très nombreuses et peuvent nuire un peu à l'avancée de la lecture.

Concernant l'écriture, on passe d'un riche français aux manières détournées (à l'image du « Va, je ne te hais point » de Corneille) avec de nombreuses citations, à un français plus contemporain de l'auteur bien qu'un peu pompeux.

Les prises de positions du biographe sont nombreuses, Marie de Médicis est une « balourde », idiote qui a besoin d'être entourée pour penser. de son côté, Richelieu présente plusieurs facettes. Tantôt au début de sa carrière il doit séduire, flatter, notamment la Médicis, pour espérer monter. Puis, l'aigle déploie ses ailes et il devient le Dictateur, le vrai dirigeant de la France.

On notera cependant qu'Erlanger accorde beaucoup plus de crédit à Louis XIII que ce que les autres historiens ont fait (selon l'auteur). le roi n'est pas un soumis qui suit sans réfléchir les volontés de son Principal Ministre, néanmoins on comprend qu'il n'est que l'ombre de ce que sera son fils.

On comprend que cette période est charnière et que l'homme Richelieu a été le préparateur de la monarchie absolue et des absolutismes dans toute l'Europe. Il est celui qui abattit la France médiévale où les Grands du royaume pouvaient combattre le roi et remettre son autorité en question. Il est également celui qui défend l'idée de la France face à une Europe chrétienne désirée par les Habsbourg et la Papauté. L'indépendance de la France face à une union qui la réduirait à un état de vassalité.

Avec Richelieu c'est également une relative paix entre les confessions protestantes et catholiques qui s'amorce (après le siège de la Rochelle). Les difficultés d'une France engluée dans ses conflits internes avec les conflits religieux du siècle passé, les Grands qui défendent mordicus leurs privilèges, les partis étrangers qui tentent d'exciter les guerres civiles pour continuer d'affaiblir ce géant – la France est alors le pays le plus peuplé d'Europe – montrent l'étendue des défis que Richelieu a dû dépasser.

Mais son ministériat fut également le retour de la France sur la scène européenne en combattant le gigantesque empire Habsbourgeois allant de l'Espagne au Saint Empire Romain Germanique (traité de Monçon). Malgré sa tenue pourpre et son allégeance au Pape, en théorie, Erlanger nous montre un homme souhaitant la grandeur de son roi et donc de la France. On sera étonné en découvrant que des histoires de fesses royales ont pu provoquer des guerres, raison qui semble très anachronique en ce 17e siècle.

Je vous laisse le soin de découvrir toute l'aventure que fut la vie d'Armand du Plessis, évêque de Luçon, Cardinal-Ministre de Richelieu auquel succéda le Cardinal Mazarin. Son caractère dictatorial ne peut être retiré, mais on se rend compte que l'aigle, faible physiquement, n'aura eu de cesse que de vouloir la grandeur de la France et utilisera son esprit pour plier la réalité à ses désirs.

Pour le traité de Monçon : https://aviscontraires.wordpress.com/2024/01/26/traite-de-monzon-1626/
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