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Critique de FleurDuBien


Un tout petit texte pour une grande dame de la littérature française.
Un vrai condensé, du réel, du brutal mine de rien.
Et oui, elle a la cinquantaine et elle a une liaison avec un jeune homme d'une vingtaine d'années.
Comme elle dit, ce serait l'inverse que les gens seraient moins choqués.
Elle assume pleinement et totalement cette histoire, son histoire, leur histoire.
Il l'aime comme un fou, et a quitté un amour de vingt ans pour elle.
Ça me fait penser à Yann Moix qui ne peut même pas imaginer, quel effroi, sortir avec une cinquantenaire, et qui, du coup, ne se trimballe que des jeunesses d'une vingtaine d'années.
Un amour d'autrefois, ayant une bonne vieille cinquantaine, et moi une petite trentaine, m'avait assuré qu'il n'envisageait le coït qu'avec des jeunettes.
Bref.
Les phases sont magnifiques, comme des fulgurances.
Ce ne sont pas des répétitions, non, plutôt des thèmes récurrents qui reviennent s'échouer avec plus de force, de solidité, de bonheur indicible.
La phrase en exergue est extraordinaire et résume finalement son écriture : "si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues",
Je m'arrête un instant sur le mot "terme" et ce qui me vient en l'écrivant : elle a connu un avortement clandestin et si elle en parle plusieurs fois, ce n'est pas par hasard. Je pense que l'on ne s'en remet jamais tout a fait de cette rupture de vie...
En tout cas, pour elle, les mots ont un pouvoir quasi-magique ; il faut écrire, écrire et encore écrire, c'est la seule manière pour elle que ces mots vivent en totalité, que tout soit acté, et vivant.
Le réel pour Ernaux c'est l'écriture, rien d'autre.
Pour en revenir au livre, elle a cette idée très intéressante, que sortir avec un homme de son âge, c'est d'avoir continuellement devant soi un visage vieillissant, reflet hélas de sa propre vieillesse....
C'est un bel amour, assumé, jouissif (et oui on a une sexualité à la cinquantaine, et sans doute plus épanouie que celle de nos vingt ans...), autoritaire, passionné, et si salvateur.
Merci Annie Ernaux. Un de vos plus beaux textes.
Le livre est certes réduit, mais quel concentré...
À faire lire aux jeunes femmes.
Pour une vraie Vie.

Ps : j'ai bien aimé ma critique, cela m'a donné envie de le relire. Allez hop, un second tour.

PS 2 : j'ai vu Martine mon amie qui aime beaucoup Duras comme moi, qui a apprécié ma critique, et qui m'a fait penser que Duras a eu aussi une relation avec un jeune homme Andrea, plus jeune qu'elle, et qui a été, lui aussi, un admirateur de Duras, ce qui a fait couler beaucoup d'encre à l'époque. Comme quoi, Martine, je retrouve encore une relation entre elles...


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