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Critique de paulotlet


En 2001, Annie Ernaux décide de publier les pages de son journal intime concernant sa passion avec S., attaché culturel de l'ambassade d'URSS. Cette liaison, elle l'a décrite dans un ouvrage publié presque dix ans plus tôt, "Passion simple". On est frappé par la différence de ton, l'absence de distance qui caractérise forcément les écrits contemporains des faits relatés. Cette perte du sens commun décrite, disséquée, analysée dans "Passion simple" nous est ici livrée brute, sans le regard un peu extérieur qu'offre le temps qui passe. Malheureusement, la sauce ne prend pas. Les chroniques intimes sont faites pour le rester et on finit par s'ennuyer. D'autant que tout cela s'étale sur plus de 370 pages. Le ton est souvent cru, explicite. Ce n'est pas la première fois que cela m'apparaît mais ici, c'est encore plus marqué: lorsqu'elle parle de sexe, Annie Ernaux a tendance à perdre le côté neutre, blanc qui caractérise son écriture. Elle est dans l'exhibition, comme si elle avait quelque chose à prouver. Elle se complaît manifestement dans l'utilisation de tournures salaces, de termes vulgaires ou inutilement explicites. Qu'on me comprenne bien, je ne joue pas l'oie blanche ou le Père la Morale, je constate juste une différence de traitement marquée dans les descriptions liées à la sexualité. Je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment un intérêt à savoir qu'elle l'a sucé dans le hall ou qu'enfin il l'a sodomisée.
Bref, un avis plus mitigé que d'habitude pour ce bouquin d'une auteure qui reste, malgré tout, parmi mes préférées.
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