Une autre objection est que nous ne sommes pas capables d’appréhensions sensibles directes des faits passés. S’il est vrai qu’une affirmation n’acquiert en définitive un sens que par référence aux possibilités de vérification fournies par nos organes sensoriels, quel est donc au juste le sens que peut avoir une affirmation portant sur le passé ? Comment, aux fins de vérification, se transporter dans le passé ?
Les atomes concourent à créer mon regard mais mon regard concourt à créer les atomes
Il ne faudrait pas croire que l'existence d'influences plus rapides que la lumière implique la possibilité d'envoyer des signaux utilisables qui soient plus rapides que celle-ci. Il n'en est rien et même il est possible de montrer que les expériences que j'ai décrites ne permettent en fait rien de tel. La non-séparabilité doit donc captiver l'attention de ceux qui se soucient essentiellement de connaître. Mais ceux qui se soucient d'abord de faire peuvent s'en désintéresser.
La distance n'est pas de façon intrinsèque entre tel et tel élément de la réalité indépendante. C'est nous qui la mettons d'une certaine manière entre tels et tels éléments de la réalité empirique, ou, autrement-dit, de l'image de la réalité que nous construisons pour nos échanges et notre usage.
Il est donc assez légitime de voir dans l’ensemble des consciences d’une part et l’ensemble des objets de l’autre deux aspects complémentaires de la réalité indépendante. Ce qu’il faut entendre par là, c’est que ni l’un ni l’autre n’existe en soi mais qu’ils n’ont d’existence que l’un par l’autre, un peu comme s’engendrent les images de deux miroirs qui se font face. Les atomes concourent à créer mon regard mais mon regard concourt à créer les atomes c’est-à-dire à faire émerger les particules hors du potentiel dans l’actuel ; hors d’une réalité qui est un Tout indivisible dans une réalité étendue dans l’espace-temps.
En fait, pour qui tient à préserver le rôle éminent exercée par la conscience dans les phénomènes physiques, la non-séparabilité plaiderait plutôt en faveur de la notion de conscience cosmique dont les consciences individuelles ne seraient que l'émanation.
descendre la notion de réalité indépendante du ciel des grandes idées métaphysiques. Ces êtres très concrêts que sont les scientifiques peuvent donc recommencer à la considérer