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La possibilité d'une écriture: les influences de Michel Houellebecq
Liste créée par klakmuf le 11/01/2019
62 livres. Thèmes et genres : littérature française , littérature , science-fiction , provocation , roman

De Pif le chien à Neil Young, en passant par les romanciers, les poètes, les philosophes, les scientifiques ou auteurs de science-fiction, voici un aperçu des influences et des œuvres préférées de Michel Houellebecq; les auteurs qui ont compté pour lui, qui l'ont marqué et influencé.

Michel Houellebecq s'inscrit dans la tradition des anti-modernes, des réactionnaires, des anti-libéraux et de tous ceux qui "ne lâchent pas le dossier", comme il aime à dire. --

La liste s'inspire beaucoup (mais pas seulement) du site https://www.houellebecq.info/bio.php

et des études de l'universitaire d'Agathe Novak-Lechevalier, qui a dirigé le Cahier de L'Herne Michel Houellebecq.



1. Les aventures de Pif le chien.
François Corteggiani
3.50★ (1)

"La bande dessinée belge n'a rien produit, en matière d'aventures, qui égale la grande période de Pif le Chien" -- "En 1970 je jouais encore aux billes, je lisais Pif le Chien. La belle vie. Puis une série de catastrophes s'est produite, et j'ai plus ou moins cessé d'être un enfant". (Michel Houellebecq dans "L'Idiot international" n°77 en mars 1992). Profitons de cette introduction pour évoquer la tendresse de Michel Houellebecq envers les chiens. Si l'homme est un loup pour l'homme, le chien est son meilleur ami. A l'instar de son mentor Schopenhauer, il aime louer la race canine: "Dieu est un salaud, heureusement il n'existe pas, mais il y a le chien. Qui a d'ailleurs été créé par l'homme, probablement à partir du loup ; Dieu en aurait été bien incapable." (Le Point, 14/10/2016) - Un article de Libération (Triste Lyre, 1997) mentionne également La Case de l'oncle Tom, Lassie chien fidèle, et des Picsou, dans la bibliothèque de Michel Houellebecq.
2. La Bible : Lettres de Paul
Saint Paul
"Ces lettres, dites « épîtres pauliniennes », sont les documents les plus anciens du christianisme. Elles représentent l'un des fondements de la théologie chrétienne, en particulier dans le domaine de la christologie, mais aussi, d'un point de vue historique, une source majeure sur les origines du christianisme. " (Wikipédia) - Michel Houellebecq a confié à Agathe Novak-Lechevalier son admiration pour Paul de Tarse ou Saint Paul, apôtre de Jésus-Christ ne faisant pas partie des " Douze ". Il le trouve "extrêmement insolent, nerveux; les phrases cinglent, c'est magnifique ! "- Il lui doit Rester Vivant. Méthode et une partie d'Extension du domaine de la lutte.
3. Le livre de Kells
Bernard Meehan
5.00★ (37)

Michel Houellebecq, on le sait, a résidé un temps en Irlande et sa nostalgie d'une époque médiévale pré-moderne, empreinte des notions de Dieu, de merveilleux et de vie éternelle, l'ont amené tout naturellement au Livre de Kells. Un chef-d'oeuvre de l'enluminure médiévale, conservé à la bibliothèque du Trinity College de Dublin. Ses entrelacements magnifiques constituent une référence pour Michel Houellebecq, pour l'entrelacement des différents registres narratifs dans ses romans - Sur la religion, ses propos lors d'une interview avec Laure Adler (ARTE, 2005) sont éclairants, à cet égard : " la science, je m'y soumets - parfois sans enthousiasme - parce que la certitude est parfois désespérante. C'était bien, Dieu, dans un sens - c'était pas mal - ça avait un côté sympa - de savoir qu'une créature pleine d'amour nous avait créés, pour que nous soyons heureux. Il y avait des ratés, mais ça allait s'arranger dès qu'on serait morts. C'était quand même un univers chaud, doux (...) le silence éternel, seuls, dans un univers qui s'en fout de nous, c'est triste. Mais je m'y soumets".
4. Le livre des morts tibétains : Suivi de Commentaire psychologique du
Walter Evans-Wentz
4.00★ (44)

"Le livre des morts tibétain ou Bardo Thödol est l'un des plus grands textes spirituels de la culture mondiale. Plus qu'un livre de sagesse, il s'agit d'un véritable guide de l'après-vie qui décrit les étapes que traverse la conscience, de la mort à sa future réincarnation. (...) Le livre des morts tibétain nous éclaire sur l'un des plus grands mystères de la vie : la mort." - Michel Houellebecq a évoqué sa sympathie pour le bouddhisme, en général et pour ce livre, en particulier. Michel Djerzinski, des Particulières élémentaires, s'y réfère : " il ouvrit un livre de méditations bouddhiques recueillies par le docteur Evans-Wentz (il avait le livre depuis plusieurs semaines dans sa poche ; c'était un tout petit livre, à la couverture rouge sombre).
5. Oeuvres complètes - ebook
Blaise Pascal
4.50★ (12)

"Le premier grand choc philosophique de Houellebecq" selon Agathe Novak-Lechevalier: "la lecture des Pensées a soudain ouvert sous ses pieds un « gouffre » et l'a fait basculer dans la fameuse « terreur de l'espace infini et vide, dans lequel on chute à jamais ». -- "Et Pascal, si on lui restitue sa violence originelle, peut produire des commotions nerveuses bien plus violentes que le plus violent des groupes de heavy metal" ; "bien sûr, il y avait sans doute en moi une faille secrète pour que je tombe ainsi à pieds joints, sans offrir un seul mouvement de résistance, dans le gouffre que Pascal ouvrait sous mes pieds." (Ennemis publics, de Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy. Flammarion/Grasset)
6. Les chefs-d'oeuvre : 7 titres
François-René de Chateaubriand
Michel Houellebecq cite régulièrement Chateaubriand, en particulier Génie du christianisme, qui a connu un grand succès à sa parution: un livre "étonnant" dit-il. "Il a réussi à mettre le christianisme à la mode, c'est assez fort (...) c'est tellement bon qu'on lui pardonne certains excès ".
7. De la démocratie en Amérique
Alexis de Tocqueville
4.08★ (1195)

Aristocrate de la première moitié du XIXe, contemporain de Comte et de Leroux, Tocqueville assume l'héritage de la Révolution. Il est favorable à la démocratie, et pourtant il a entrevu les risques d'un "despotisme démocratique". Si les connections entre Tocqueville et Houellebecq ne sont pas évidentes a priori (l'individualisme, par ex., n'a pas la même portée chez les deux hommes), il n'en reste pas moins que Houellebecq évoque De la démocratie en Amérique dans La Carte et le territoire et aussi sur internet (cf. You Tube). Il considère ce livre comme "un chef-d'oeuvre, un livre d'une puissance visionnaire inouïe [...] c'est sans doute le livre politique le plus intelligent jamais écrit" a-t-il énoncé. "Il est difficile de le lire sans admiration, et c'est magnifiquement écrit", ajoute-t-il. Houellebecq dit avoir été "foudroyé" à cette lecture, se retrouvant lui-même, mais aussi Philippe Muray, ainsi que le Nietzsche du Dernier homme.
8. Le XIXe siècle à travers les âges
Philippe Muray
4.11★ (111)

A l'exception de la science-fiction, Michel Houellebecq n'apprécie guère les auteurs du XXe siècle. En revanche, "Houellebecq est depuis sa jeunesse un immense lecteur du XIXe siècle ; il en a quasiment tout lu (tous genres et toutes nationalités confondues), et cela l'a passionné" (Agathe Novak-Lechevalier). Et Michel Houellebecq a reconnu en Philippe Muray (1945-2006) "un des grands écrivains du XXe siècle, par la somptuosité de son déroulé de phrases, par son génie de la formule bien sûr, mais aussi par son acharnement à ne pas "lâcher le dossier" (Nouvel Obs., 30/09/2010).
9. On ferme
Philippe Muray
4.00★ (31)

Comme avec Houellebecq, on retrouve chez Philippe Muray cette critique implacable et définitive du monde contemporain: "A travers des personnages et une intrigue simples (il cherche des aventures sans lendemain, elle veut des lendemains sans aventure), ce roman [On ferme - 1997] explore dans son ensemble ce que tous les menteurs à gages, tous les charlatans de l'approbation du monde contemporain annoncent comme une civilisation nouvelle, et même vivable, alors qu'un mot suffit à la qualifier : désastre."
10. En présence de Schopenhauer
Michel Houellebecq
3.53★ (116)

L'oeuvre de Michel Houellebecq est surtout marquée par la pensée de Schopenhauer. Son essai poétique Rester vivant. Méthode s'ouvre sur le constat très schopenhauerien que "le monde est une souffrance déployée". Et il ne cesse de se réclamer du philosophe pour annoncer le déclin de l'humanité et sa disparition finale. (...) « Entre Schopenhauer et Comte, j'ai fini par trancher ; et progressivement, avec une sorte d'enthousiasme déçu, je suis devenu positiviste ; j'ai donc, dans la même mesure, cessé d' être schopenhauerien. Il n'empêche que je relis peu Comte, et jamais avec un vrai plaisir ; alors qu'aucun romancier, aucun moraliste, aucun poète ne m'aura autant influencé qu'Arthur Schopenhauer." (Michel Houellebecq: En présence de Schopenhauer). Il déplore, cependant, que Schopenhauer n'ait pas cru à un changement possible de la société et de la nature humaine.
11. Discours sur l'ensemble du positivisme
Auguste Comte
3.39★ (59)

Si Houellebecq avoue son attachement à Schopenhauer, il doit aussi beaucoup à ses lectures d'Auguste Comte (1798-1857), qui fut un temps le secrétaire de Saint-Simon. On trouve de nombreuses évocations de Comte dans ses romans, par exemple Les Particules élémentaires ou Plateforme. Le souci de l'histoire et l'approche très sociologique de la pensée d'Auguste Comte se retrouvent chez Houellebecq, plus soucieux de rendre compte du monde, d'un système, du contexte sociologique, que de la psychologie individuelle des personnages. S'il ne partage pas l'ensemble des idées de Comte, il s'en réclame souvent. Par exemple, pour affirmer l'importance sociale de la religion et ne pas la ravaler à un stade purement individuel. Houellebecq a aussi été très intéressé par les utopies biomédicales du penseur (créer des vaches carnivores) ou ses réflexions sur la sexualité, trop perturbatrice pour l'être humain.
12. Dostoïevski
Dominique Arban
4.00★ (27)

Dostoïevski a été "le grand choc romanesque de [sa] jeunesse" (ARTE, 2005, Permis de penser) . Tandis que les personnages de Dostoïevski se révoltent contre la mort de Dieu, les postmodernes de Michel Houellebecq en ont pris acte, tout en cherchant désespérément un moyen de vivre dans un monde sans amour, sans espoir de vie éternelle, et en état de compétition économique et sexuelle permanente les uns contre les autres.
13. Oeuvres complètes/Intégrales : Nabu Press - E-Artnow - Books on demand
Honoré de Balzac
4.80★ (21)

Houellebecq s'inscrit également "dans la tradition du roman réaliste ; et ce n'est pas un hasard s'il invoque si souvent Balzac comme modèle. Comme lui, il cherche à mettre à nu les mécanismes et les ressorts de la société contemporaine ; comme lui, il sait remarquablement capter l'esprit d'une époque." (Agathe Novak-Lechevalier, entretien au JDD, 21/10/2018) -- "C'est notre père à tous; un type qu'a pas lâché le dossier", dit-il dans son abécédaire sur mediapart. Son volume préféré ? "Pour moi, le meilleur, c'est Splendeurs et misères des courtisanes. C'est le plus réussi, le plus large" (Le Point, 11/10/2018). Ce réalisme houellebecquien, proposé sans détour et en termes crus, est pour une grande part le noeud du scandale Houellebecq...
14. Les fleurs du mal
Charles Baudelaire
4.13★ (71150)

Michel Houellebecq n'est pas que romancier, il est surtout poète et a lu ceux du XIXe, comme Nerval, Lamartine, Lautréamont, Hugo, Verlaine ou Rimbaud, etc.. Mais par dessus tout, il admire énormément Charles Baudelaire: « Pour moi, ça reste le plus grand des poètes, et donc le plus grand des écrivains ; (...) la poésie est le genre suprême, esthétiquement » (...) il n'y a pas de contradiction, c'est un discours absolu, et en ce sens proche du divin " (Michel Houellebecq). Dominique Noguez, son ami qui lui a consacré un livre ("Michel Houellebecq, en fait"), l'a surnommé "le Baudelaire des supermarchés": il s'agit bien d'un compliment, signifiant un poète de notre temps et de notre quotidien, celui de la foule consumériste et privée d'idéal.
15. L'Odeur des jacynthes
Rémy de Gourmont
4.25★ (13)

Michel Houellebecq a rédigé en 1991 la préface ("Renoncer à l'intelligence") de ce livre - A Marianne, en mai 2014, il avoue : « la poésie est à la base de tout. Elle vient comme ça, en un jet, comme si elle m'était offerte ». Comme quelque chose de sacré pour cet admirateur du symboliste oublié Rémy de Gourmont .
16. Structure du langage poétique
Jean Cohen (II)
3.50★ (15)

L'oeuvre de ce linguiste, Structure du langage poétique et Le Haut Langage est évoquée par Michel Houellebecq dans un article d'Interventions 2: L'absurdité créatrice. Il recommande la lecture de cet auteur dans sa correspondance avec BHL Ennemis publics: "En un mot comme en cent, il faut lire Jean Cohen".
17. Graziella
Alphonse de Lamartine
3.85★ (571)

De prime abord, on ne lui collerait pas cette étiquette et, pourtant, Michel Houellebecq est un romantique; il a lu très jeune ce livre dans la collection Bibliothèque verte. Ecoutons Agathe Novak-Lechevalier, lors d'un entretien pour la Revue des Deux Mondes, le 11/01/2019: "Houellebecq a dit, à plusieurs reprises, qu'il a été très influencé par Graziella, un roman que Lamartine écrit en 1852, vers la fin de sa vie, et qui raconte un amour de jeunesse. (...) C'est un récit que Houellebecq a lu très tôt, vers dix ans, et qui l'a marqué à jamais, au point qu'il se dit atteint d'une sorte de « névrose lamartinienne ». Personne ne voit dans Sérotonine cette référence à Lamartine, alors même qu'elle est explicite. Houellebecq cite en effet à plusieurs reprises ces vers qui forment le refrain du magnifique Premier Regret, le poème qui clôture Graziella : « Mais pourquoi m'entraîner vers ces scènes passées ? », « Je veux rêver et non pleurer ». Ce refrain structure en profondeur, dans Sérotonine, toute la réflexion de Houellebecq sur l'amour, le destin, et la vie comme occasion manquée."
18. À rebours
Joris-Karl Huysmans
3.85★ (2914)

Le héros de Soumission est un connaisseur de l'oeuvre de J.-K. Huysmans, qui a publié À rebours en 1884 - "Huysmans crée ici un personnage fascinant, des Esseintes, qui représente ce qu'on a appelé "la décadence"; dégoûté de la vulgaire réalité, il cherche désespérément, en recourant sans cesse à l'artifice, des sensations rares et des plaisirs toujours nouveaux, jusqu'à l'hallucination, presque jusqu'à la folie." - Athée devenant doucement agnostique, Houellebecq n'a pas encore réussi ce que Huysmans a accompli après "À rebours": se convertir au catholicisme. Peut-être lui faut-il aussi, pour cela, réaliser son "À rebours" à lui...
19. La Montagne magique
Thomas Mann
4.04★ (7573)

La Montagne magique, c'est l'exemple du "grand livre avec des passages ennuyeux" que Michel Houellebecq rêve de faire avant de mourir. "Si j'avais un modèle, ce serait la Montagne magique de Thomas Mann. Le roman doit se coltiner le réel, mais aussi les questions philosophiques qui traversent tout homme. Je n'ai rien contre les essais théoriques ­ j'en commets de temps en temps, des brefs ­, mais je préfère le roman: il me faut des personnages, de la contradiction." (Michel Houellebecq, interview à Libération, 27 août 1998)
20. Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdingen
Novalis
3.82★ (240)

Houellebecq s'inscrit dans la tradition du romantisme, et notamment dans celle de l'Allemand Novalis - "L'oeuvre de Novalis est aussi bien littéraire, poétique, que philosophique et scientifique. (...) Penseur du rêve, de la vie et de la mort, de la maladie, de l'affect, de la représentation, et du sensible en général, Novalis articule toutes ces dimensions à travers différentes écritures : narrative, lyrique, versifiée, fragmentaire, etc. Son chef-d'oeuvre, à cet égard, est sans conteste son grand roman inachevé, Henri d'Ofterdingen, situé dans un univers médiéval mythique, inspiré notamment des lectures d'Artern, chez le major von Funck, grand spécialiste de l'empereur Frédéric II. Ce roman ne sera publié qu'après sa mort par son ami Ludwig Tieck avec une notice sur les idées, très précises, de Novalis pour la suite du roman. C'est dans ce dernier ouvrage qu'apparaît le symbole devenu célèbre de la Fleur bleue (Die blaue Blume), bien différent de ce qu'il est devenu dans le langage courant. Il s'inscrit à l'interface d'une réflexion en réalité très complexe sur le désir et la symbolique, marquée par la Naturphilosophie, Schiller, Fichte, Paracelse, Jakob Böhme, etc. Tout le roman médite subtilement le rapport du rêve à la réalité, de la vie à la mort et l'indécision du destin (ou, selon les interprétations, de sa prédétermination). Le thème de l'âge d'or, sur lequel ont écrit tous les romantiques, ressort aussi avec force dans ce roman. " (Wikipédia) - Houellebecq étant poète et l'Anti-libéral absolu, il ne pouvait qu'être attiré par cet auteur et par un tel retour spirituel vers un Moyen Âge mythique...
21. Heinrich von Kleist
Joël Schmidt
3.00★ (5)

"L'oeuvre de Kleist (1777-1811) revient sans cesse au thème de la chute : l'auteur partage avec Rousseau la nostalgie de l'innocence perdue" - "Kleist, avec ses tragédies, est un auteur que j'admire au plus haut point " a révélé Michel Houellebecq. Cet auteur romantique prussien et francophobe, au destin tragique et dont a dit que la vie s'était brisée contre trois géants - Kant, Napoléon et Goethe - fut ignoré par ses contemporains. La plupart de ses oeuvres sont désormais célèbres et amplement retranscrites à la télévision et au cinéma: La Marquise d'O, le prince de Hombourg, La Petite Catherine de Heilbronn, Michael Kohlhaas, Sur le théâtre de marionnettes, etc.
22. Effi Briest
Theodor Fontane
3.86★ (334)

Issu d'une famille de huguenots français ayant fui la France après la révocation de l'Édit de Nantes, Theodor Fontane (1819-1898) fut l'un des principaux représentants allemands du réalisme en littérature. (...) C'est dans les vingt dernières années de sa vie qu'il compose les dix-sept romans et nouvelles qui fondent sa réputation. Effi Briest, le seul de ses romans qui rencontra un grand succès de son vivant, fut publié en 1895. - Michel Houellebecq a déclaré: " En vieillissant, je suis de plus en plus sensible à une forme d'oeuvre d'art dans laquelle le dénouement est déjà connu. Quelque chose qui s'approche de la tragédie. " Et il évoque l'écrivain allemand Theodor Fontane et ses livres écrits sur le tard, dans cette veine : « C'est extrêmement beau, une fatalité. "
23. À la recherche du temps perdu - Intégrale
Marcel Proust
4.57★ (3509)

Michel Houellebecq ne le cite guère parmi les auteurs qui l'ont le plus influencé. Et il est vrai que la vie et les oeuvres des deux auteurs n'ont rien en commun. Pourtant, Michel Houellebecq admire Marcel Proust, qu'il rattache à juste titre au XIXe siècle, et "dont il est comme l'ultime et sublime floraison". Michel Houellebecq trouve "qu' il a par exemple merveilleusement ressenti l'importance de Wagner, si important, si générateur en France durant toute la seconde moitié du XIXe siècle - presque aussi important pour la poésie que Schopenhauer l'a été pour le roman." - A Laure Adler, en 2005, il a confié que Balzac a engendré de nombreuses vocations, comme Baudelaire, tandis que "Proust a refermé la porte derrière lui" (...) il "est un sommet isolé et non une nouvelle voie".
24. Anthologie de Pierre Leroux
Pierre Leroux
3.00★ (5)

Michel Houellebecq aime citer parfois Pierre Leroux (1797-1871), saint-simonien utopiste, créateur d'une oeuvre "immense" et inventeur du mot Socialisme. Et il l'évoque notamment dans La Carte et le territoire. Hanté par la disparition de la religion, alors qu'il considère qu'une société ne peut survivre sans elle, Houellebecq s'est intéressé à Auguste Comte et à Pierre Leroux en grande partie aussi pour leurs idées favorables à la religion.
25. Nouvelles de Nulle Part
William Morris
3.87★ (112)

William Morris (1834-1896), artiste, poète, écrivain, pour ne citer que quelques uns de ses nombreux talents, était "un mélange de Victor Hugo, de Jean Jaurès et de Philippe Starcket". Proche des préraphaélites, il fut très engagé contre le système capitaliste, et ses idées ont influencé Michel Houellebecq. L'oeuvre littéraire la plus célèbre de cet auteur britannique (1834-1896) , Nouvelles de nulle part (1890) est un roman de science-fiction illustrant les idées du socialisme utopique.
26. L'âge de l'ersatz et autres textes contre la civilisation moderne
William Morris
3.95★ (47)

William Morris a vu les dommages que le capitalisme marchand allait causer aux arts, et notamment à l'architecture, en raison de la course au profit et de l'exacerbation de la concurrence entre les individus. "Il est le seul utopiste du XIXème siècle qui ait réussi, selon Houellebecq, à gagner de l'argent, en produisant dans des "ateliers modèles" de l'artisanat d'art". Michel Houellebecq lui rend hommage dans la Carte et le Territoire. Le personnage Jed Martin est amené à s'intéresser et à mieux comprendre les préoccupations humaines, sociales et artistiques de William Morris, fondateur du mouvement Arts and Crafts. Michel Houellebecq aime la vision que William Morris avait du travail, présenté comme "quelque chose d'heureux" et qui ne semble plus vrai dans le monde moderne.
27. Orthodoxie
Gilbert Keith Chesterton
4.19★ (114)

"Le prince du paradoxe" et maître en aphorismes est évoqué dans La Carte et le Territoire. Michel Houellebecq le trouve brillant et plein d'humour; il apprécie, par exemple, son essai de définition d'une organisation chrétienne de la vie économique. Et aussi son opposition au monde de l'industrie et à la grande entreprise. Chrétien convaincu et converti au catholicisme, Chesterton personnifie, à l'instar de Huysmans, cette possibilité d'une conversion qui libérerait Michel Houellebecq de son état d'agnostique.
28. La crise du monde moderne
René Guénon
4.12★ (546)

"Dans l'état présent du monde, nous avons donc, d'un côté, toutes les civilisations qui sont demeurées fidèles à l'esprit traditionnel, et qui sont les civilisations orientales, et, de l'autre, une civilisation proprement anti traditionnelle, qui est la civilisation occidentale moderne. " - Michel Houellebecq évoque ce livre dans son roman Soumission (2015). Si l'auteur n'est pas connu, sa notice Wikipédia est d'une longueur impressionnante, et La crise du monde moderne eut un certain retentissement à sa parution en 1927. - La critique du monde moderne n'est qu'une facette de l'oeuvre de René Guénon. Présenté par Antoine Compagnon "comme le penseur de la Tradition et assurément un des intellectuels les plus influents du XXe siècle", ses études l'ont porté à la métaphysique, à l'ésotérisme et au symbolisme. A noter également que c'est à travers l'oeuvre de Guénon que le bouddhiste Matthieu Ricard a découvert la spiritualité.
29. Histoire d'O, précédé de : le bonheur dans l'esclavage par J. Paulhan
Dominique Aury
3.25★ (62)

Dans toute son oeuvre, Houellebecq n'a de cesse d'explorer le thème de la soumission, de la soumission du cadre moyen d'Extension du domaine de la lutte (1994) à la soumission à la révolution génétique dans les Particules élémentaires (1998). Comme le motif de la libération du tragique dans l'existence par un acquiescement au monde. Dans le roman Soumission, c'est le président de la Sorbonne nouvelle islamisée, Robert Rediger, qui exprime ce saut métaphysique : "il y a pour moi un rapport entre l'absolue soumission de la femme à l'homme, telle que la décrit Histoire d'O, et la soumission de l'homme à Dieu, telle que l'envisage l'islam."
30. Le déclin de l'Occident
Oswald Spengler
4.23★ (128)

Michel Houellebecq analyse l'état de l'Occident essentiellement à l'aune de la religion et de la démographie et surtout en référence à Auguste Comte. Quoiqu'il en soit, il "aboutit à des conclusions exactement identiques à celles de Spengler : l'Occident est dans un état de déclin très avancé."
31. H.P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie
Michel Houellebecq
3.83★ (742)

Michel Houellebecq est aussi grand amateur de science-fiction et l'effacement de ce genre littéraire le désole : " la science-fiction a disparu, presque intégralement, des librairies, pour être remplacée par l'heroic fantasy. Et l'heroic fantasy, à l'exception de Tolkien - génie isolé -, très franchement, ça m'emmerde", a-t-il déclaré. Eprouvant une fascination particulière pour cet auteur de science-fiction profondément réactionnaire, et même raciste, qu'il découvrit à l'âge de seize ans, Michel Houellebecq a fait ses débuts en littérature avec un bref essai sur Lovecraft (1991) . Il y " retrace un itinéraire hors du commun et nous livre les prémisses de son univers désenchanté qui a fait le succès des Particules élémentaires." Le pessimisme des écrits de Michel Houellebecq, la vision désenchantée de ses personnages, leur horreur face à une certaine sauvagerie dans les relations humaines font écho à ceux de Lovecraft, lui-même influencé par Oswald Spengler, et sa thèse de la décadence de l'Occident. Dans l'écriture de Lovecraft, Michel Houellebecq relève le mélange de matériaux et des niveaux de langues hétérogènes, une variété des registres de narration, qui se retrouvent dans les écrits du Français.
32. Demain les chiens
Clifford D. Simak
4.00★ (5435)

Ce livre est quasiment un livre de chevet pour Michel Houellebecq. Cynophile, il a une prédilection pour ce roman de science-fiction des années 50, où les chiens ont la parole et où les hommes ne sont plus qu'un mythe ! Il aime ce type de narration évoquant a posteriori le temps d'une humanité désormais disparue ou génétiquement transformée . Cette influence est perceptible dans ses romans Les Particules élémentaires ou La Possibilité d'une île.
33. Babylon babies
Maurice G. Dantec
3.46★ (1062)

Michel Houellebecq a avoué avoir pleuré, à l'annonce de la mort en 2016 de son ami Maurice G. Dantec: un écrivain très solitaire et polémique, exilé au Canada, donnant dans la science fiction, et qui, vers la fin, a "explosé en plein vol, devenant cinglé" (Raphaël Sorin) - Houellebecq s'intéresse beaucoup, comme Dantec l'a fait, au transhumanisme.
34. Le meilleur des mondes
Aldous Huxley
3.98★ (54229)

Le personnage de Bruno, dans Les Particules élémentaires, évoque Aldous Huxley comme l'un des penseurs les plus influents du XXe siècle. Pourtant, Michel Houellebecq ne range pas cet auteur parmi les tous premiers: s'il le trouve très intelligent, il reproche un certain manque de consistance à ses oeuvres, qui n'appellent pas une seconde lecture, une fois les idées bien assimilées.
35. Le Seigneur des Anneaux - Intégrale
J.R.R. Tolkien
4.57★ (12272)

Amateur de science-fiction, Michel Houellebecq considère L'Heroic Fantazy comme une sous littérature de genre. Il place à part, toutefois, l'oeuvre de Tolkien. Il l'a beaucoup lu étant jeune et a avoué avoir eu sa "période Tolkien". "Un génie isolé".
36. Le livre qui dit la vérité
Claude Vorilhon
2.00★ (10)

3 lecteurs Babelio pour ce livre: ouf, je respire ! J'ai des scrupules à l'inclure dans cette liste, mais Michel Houellebecq n'en manifeste guère quand il évoque la secte des Raëliens, fondée par Claude Vorilhon, alias Raël: "un homme sympa, convivial" a-t-il déclaré. Il a aimé sa rencontre avec le gourou, entouré de ses femmes, et adepte du clonage ! - Cette secte est évoquée dans La Possibilité d'une île sous le nom d'Elohim - Il a choisi la secte des raëliens parce qu'"elle est adaptée aux temps modernes, à la civilisation des loisirs, elle n'impose aucune contrainte morale et, surtout, elle promet l'immortalité. C'est cette idée qui m'a attiré vers les raëliens. Je n'ai jamais aimé la manière méprisante et suspicieuse dont, en France, on parle des sectes (...) Pour un fan de SF comme moi, ses idées sont intéressantes". - Le récit de la journaliste Brigitte McCann "Raël : Journal d'une infiltrée" présente une toute autre vérité ...
37. Scum manifesto
Valerie Solanas
3.95★ (567)

Houellebecq le soi-disant misogyne a rédigé la postface de ce pamphlet féministe de 1968, où l'auteure s'en prend non seulement aux hommes mais aussi à la société entière. Née en 1936 et morte à 52 ans, Valérie Solanas était une intellectuelle féministe radicale américaine, qui s'était également illustrée en tentant d'assassiner Andy Warhol. En 1996 sortira le film I Shot Andy Warhol, qui retrace cette histoire. Dans sa postface intitulée "Humanité, second stade", publiée en même temps que Les Particules élémentaires, Michel Houellebecq s'est déclaré "frappé par la profondeur des intuitions biologiques" qui jalonnent le texte de Valérie Solanas. S'il trouve le livre " assez ignoble, traversé de fantasmes ouvertement nazis" , il loue néanmoins la position de l'auteure en ce qu'"elle demeure persuadée que la solution aux problèmes qu'elle pose passe par l'ingénierie génétique."
38. American Psycho
Bret Easton Ellis
3.62★ (8576)

"C'est l'écrivain contemporain que je préfère" a déclaré Michel Houellebecq aux Inrocks, en 2000. Bret Easton Ellis est né en 1964 à Los Angeles où il habite. Il a brossé le portrait d'une génération gâtée, désoeuvrée, superficielle, désabusée aussi, souvent nihiliste. Ce roman charrie des thèmes très houellebecquien: "un roman très autobiographique sur la solitude, sur un jeune homme qui cherche à s'intégrer dans une société dont pourtant il trouve les valeurs corrompues." (François Busnel)
39. Glamorama
Bret Easton Ellis
3.49★ (1541)

"L'ennemi numéro un des partisans du "politiquement correct" a encore frappé. Après avoir révélé, dans "American Psycho", la face obscure des "yuppies", Bret Easton Ellis noue ensemble la dictature de l'apparence et la brutalité aveugle du terrorisme dans Glamorama ". - L'auteur américain est aussi un bon "agent publicitaire" de l'écrivain français: "Michel Houellebecq is the most interesting, provocative and important European novelist of my generation. Period. No one else comes close..." (twitter, 2011)
40. Le Solitaire
Eugène Ionesco
3.77★ (401)

Les deux auteurs ont de l'estime réciproque l'un pour l'autre et "il (...) semble que Le Solitaire est au moins aussi important pour Houellebecq qu' Un Homme qui dort" (Russel Williams, Une poétique de la neutralité : soumission, anomie et inertie dans la fiction de Michel Houellebecq, 23-02-2017). Les résonnances existent entre ce texte (l'unique roman de Ionesco) et plusieurs romans de Houellebecq, tant sur le plan formel, qu'au niveau du contenu.
41. Un homme qui dort
Georges Perec
4.02★ (1179)

Georges Perec fait partie des rares écrivains du XXe siècle qui trouvent quelque grâce aux yeux de Houellebecq. A plusieurs reprises, Michel Houellebecq lui a rendu hommage. Perec est un écrivain phare pour lui, une "sorte de figure parentale", à qui il emprunte de nombreux procédés d'écriture (montage, collage, goût du patchwork, du tissage, de l'entrelacement) et jusqu'au type même de ses personnages, en proie au mal de vivre, et pouvant incarner une certaine forme de résistance à la modernité. Paru en 1967, Un homme qui dort évoque l'existence d'un homme qui s'arrête, qui laisse faire et voir venir: typique du antihéros houellebecquien à qui la fusion avec le monde et la vie est interdite.
42. Les choses : Une histoire des années soixante
Georges Perec
3.69★ (3025)

" (...) il y a bien une parenté [avec Perec] : comme dans Les choses, Houellebecq décrit une société où le commerce et la consommation l'emportent sur les idéaux." (Denis Demonpion) Et comme chez Perec, l'écriture houellebecquienne laboure le champ sociologique, et pas simplement celui du personnel ou du romanesque.
43. Un jeune couple
Jean-Louis Curtis
3.63★ (57)

Lauréat du Prix Goncourt 1947 pour Les Forêts de la nuit et membre de l'Académie française, Jean-Louis Curtis est un autre "rescapé" parmi les écrivains du XXe siècle. Michel Houellebecq lui a rendu hommage dans un long passage de La Carte et le Territoire (livre qui a lui aussi été récompensé par le jury Goncourt en 2010). Michel Houellebecq a beaucoup d'estime pour ce roman de Curtis racontant la faillite amoureuse d'un couple de la classe moyenne dans la France des années 1960 en profonde mutation. L'auteur est aujourd'hui oublié, passé de mode, mais Houellebecq déplore cette injustice, car il le trouve "plutôt un bon auteur, dans un genre un peu conservateur, un peu classique, mais [qui] essayait de faire honnêtement son travail ". Parmi les genres littéraires auxquels Jean-Louis Curtis s'est confronté, figure le pastiche (je vous recommande son livre La Chine m'inquiète, sur mai 68 !), un genre que l'on retrouve en filigrane dans certains romans de Houellebecq (La Carte et le Territoire, par ex.)
44. Le Mécontemporain : Péguy, lecteur du monde moderne
Alain Finkielkraut
4.17★ (60)

Il y a des affinités et des résonnances entre Houellebecq, Finkielkraut et Péguy, un auteur réactionnaire et républicain, situé à la charnière entre le XIXe et le XXe siècle. Dans son roman Soumission, Houellebecq a évoqué Charles Péguy et son poème Ève (« Heureux ceux qui sont morts ») . Tous deux rejettent la modernité et affichent leurs préoccupations sociales et religieuses. Houellebecq a également de l'estime pour Alain Finkielkraut , lui aussi "mécontemporain" . Ce dernier a qualifié l'oeuvre de Michel Houellebecq d'"ethnologie romanesque de l'humanité occidentale".
45. L'Adversaire
Emmanuel Carrère
4.00★ (6653)

"Malgré [leurs] différences fondamentales, les deux auteurs n'ont cessé, depuis leur premier livre, de se lire, de se respecter, de s'admirer." (...) "Dans tous les livres qu'il écrit actuellement, Emmanuel Carrère a choisi de n'inventer ni les personnages, ni les événements majeurs; il a choisi de se comporter essentiellement en témoin. Ce choix m'intéresse évidemment, ne serait-ce que parce que je m'en suis tenu, jusqu'à présent, à la voie inverse." (Michel Houellebecq, sur Emmanuel Carrère - Les Inrocks, 6 nov. 2018) - Sur Michel Houellebecq, Emmanuel Carrère a parlé d'un "contemporain capital", qui "prend beaucoup de place", mais une place "méritée". Il a aussi ajouté: "Honnêtement, nous qui en France écrivons des livres, nous étions plus tranquilles avant que Houellebecq n'arrive."
46. Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte
Thierry Jonquet
3.91★ (835)

Auteur du polar contemporain, Thierry Jonquet a écrit des romans noirs où se mêlent les faits divers et la satire politique et sociale. - « (...) dans le récit [La carte et le territoire], je dis du bien de Thierry Jonquet qui, lui aussi, dans ses romans policiers, mettait les vrais mots sur les choses. Je n'aime pas trop les circonlocutions." (Michel Houellebecq, Paris Match, sept. 2010)
47. Théorie de la déroute
Bertrand Leclair
Théorie de la déroute, paru en février 2001 - "La théorie, c'’est quand rien ne fonctionne mais que l’'on peut expliquer pourquoi. La pratique, c'’est quand tout marche mais que personne ne sait comment. Ici, la théorie et la pratique sont réunies : rien ne marche, et personne ne sait pourquoi”. Le '“ici”' m'’a semblé excéder largement les murs de ce bistrot (mon café était froid). La question, pour autant, n'’est pas tant le pourquoi ou le comment fonctionne ou non“ l’'univers communicationnaire ” qui est désormais le nôtre. La question est celle de la création littéraire (l’'écriture et la lecture) au sein de cet univers qui l’'évacue sans cesse, la renvoyant à un pur divertissement." (Bertrand Leclair)
48. La part animale
Yves Bichet
3.36★ (20)

Paru en 1994, la même année qu' Extension du domaine de la lutte. Ami de Houellebecq, Yves Bichet, né en Isère en 1951, est écrivain français, poète, romancier et dramaturge. Il a été salarié agricole et maçon (a construit sa propre maison, dans la Drôme). - "D'ordinaire l'animalité n'est considérée que sous l'angle de la morale ou sous l'angle plus réducteur de la psychanalyse. Je pense que ces deux voies sont l'une et l'autre des impasses. Mon personnage finit par préférer la part animale qui affleure en lui ; et par aimer, par jalouser la part de divin qu'il pressent chez les animaux. Cette conscience-là, cette acceptation aurait pu, poussée à ses limites extrêmes, le projeter vers le pouvoir, vers la sagesse, ou bien encore vers la poésie. Rien de tout cela ne m'est arrivé, mais les dindons sont restés présents. Tout comme le désir de parler." (Yves Bichet)
49. Le Rêve de Marie
Yves Bichet
2.00★ (2)

Poèmes parus en 1995. - "Rien de doucereux sous ce titre équivoque, mais au contraire de la pierre et de l'eau, de la terre et des arbres, des chats et des lombrics, des planches et des clous, de la chair et du sang. La poésie de Bichet évoque le monde sans y trier le laid du beau, elle célèbre la vie sans oublier la mort. Le regard lucide de ce poète, parvenu désormais à une belle maturité, fait résonner ici une voix vibrante et singulière."
50. La Compagnie des spectres
Lydie Salvayre
3.48★ (377)

Paru en 1997 - "À l'huissier qui vient saisir ses meubles, un jour de 1997, dans l'appartement qu'elle occupe avec sa fille à Créteil, une femme hurle : "c'est Darnand qui t'envoie". Rien ne peut lui faire entendre raison. Pour elle, le monde s'est arrêté en 1943 le jour où son frère, alors âgé de dix-huit ans, a été torturé à mort par deux jeunes apprentis miliciens. Depuis, elle vit dans la compagnie des fantômes de l'Occupation, de ceux qu'elle appelle Darnand et le "maréchal Putain . (...) Plus qu'une méditation sur le passé, ce texte d'une violence théâtrale, saisissant dès la première ligne, est une réflexion sur les rapports entre le pouvoir et le langage, sur la folie et la liberté. "
51. La puissance des mouches
Lydie Salvayre
4.00★ (223)

La Puissance des mouches est paru en 1995 - "L'homme qui se livre ici est coupable. Quel est son crime ? Entre les murs de sa prison, cet ancien guide de musée confesse les dessous de son enfance, bercée par la haine du père, les Pensées de Pascal, les sarcasmes et l'ennui, les rêves jamais avoués que le meurtre a libérés. La parole est acide, jouissive, douloureuse parfois, salutaire peut-être... "J'ai horreur des confidences. La plupart du temps, elles sentent mauvais et attirent les mouches. Et j'ai horreur des mouches." "Le roman de Lydie Salvayre permet d'atteindre, sans aucun effort, des profondeurs abyssales, et de poser des questions éternelles."
52. La vie commune
Lydie Salvayre
3.09★ (67)

Lydie Salvayre, de son nom de jeune fille Lydie Arjona, est née en 1948 d'un couple de républicains espagnols exilés dans le sud de la France depuis la fin de la guerre civile. Son père est andalou, sa mère catalane. - La Vie commune est paru en 1991 - "Suzanne, la narratrice, est depuis plus de trente ans l'employée exemplaire de monsieur Meyer et ne souhaite rien d'autre que cette servitude bien réglée. Mais désormais elle va devoir partager son territoire avec une nouvelle secrétaire, une femme vulgaire, mamelue, péremptoire et dont les petits idéaux petits-bourgeois choquent sa morale pudibonde et sa conception de la vertu (...) Lydie Salvayre, à travers cette fable ironique et cruelle, fait de la vie de bureau le révélateur du cadre où se déroulent toutes nos guerres, petites ou grandes : la vie commune."
53. La Dernière année
Philippe Vilain
4.38★ (20)

Paru en 1999 - « Mon père était alcoolique. Ces quatre mots s'imposent aujourd'hui en moi. Longtemps j'ai été sans pouvoir me formuler cette évidence. » - Découverte par Philippe Sollers en 1997, recommandée par Michel Houellebecq, saluée par Bernard Frank et François Nourissier, récompensée par les prix François Mauriac de l'Académie Française et Jean Freustié, objet de nombreux travaux universitaires, adaptée au théâtre (La dernière année) et au cinéma (Pas son genre), l'oeuvre de Philippe Vilain bénéficie d'une reconnaissance littéraire importante (...)"
54. À la recherche du réel
Bernard d' Espagnat
4.05★ (75)

La science est une composante forte de la formation de Michel Houellebecq. Il ne faut jamais oublier qu'il a reçu une formation scientifique et technique et obtenu un diplôme d'ingénieur en agronomie. Lorsqu'il parle du monde, son approche romanesque est, certes, toujours empreinte de philosophie, mais appuyée aussi sur les découvertes scientifiques, notamment en physique et génétique. - Dans ce livre de référence signalé sur le site https://www.houellebecq.info/bio.php, Bernard d'Espagnat propose "une interprétation du réel qui tient compte des plus récents acquis de la physique". - Les romans de Michel Houellebecq assemblent plusieurs registres de narration et la science peut s'analyser comme le point de basculement de la réalité vers la science-fiction.
55. La partie et le tout
Werner Heisenberg
3.96★ (97)

Les pères fondateurs de la mécanique quantique, notamment Werner Heisenberg (théoricien du principe d'incertitude) sont incontournables dans les références scientifiques de l'auteur. La science n'est jamais absente des livres de Michel Houellebecq, dont le plus grand reproche qu'il ait pu proféré à l'encontre des intellectuels français de la seconde moitié du vingtième était leur profonde ignorance scientifique.
56. Le cantique des quantiques : Le monde existe-t-il ?
Sven Ortoli
3.95★ (282)

Un livre de mécanique quantique de Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, paru en 1984. "la mécanique quantique a des implications philosophiques d'une importance sans précédent dans l'histoire de l'humanité, qui nous obligent à considérer sous un jour nouveau les interrogations métaphysiques les plus traditionnelles. " Le monde existe-t-il, interrogent les auteurs ? Quand la science flirte avec la métaphysique et la poésie ...
57. Une autobiographie
Neil Young
3.49★ (217)

Michel Houellebecq a co-rédigé avec Yves Bigot l'article sur le chanteur canadien dans le Dictionnaire du rock, paru en 2000 aux éditions Robert Laffont : " Les chansons de Neil Young sont faites pour ceux qui sont souvent malheureux, solitaires, qui frôlent les portes du désespoir et qui continuent, cependant, de croire que le bonheur est possible. Pour ceux qui ne sont pas toujours heureux en amour, mais qui sont toujours amoureux de nouveau. Qui connaissent la tentation du cynisme, sans être capables d'y céder trop longtemps. Qui peuvent pleurer de rage à la mort d'un ami (Tonight's the Night) et qui se demandent réellement si Jésus-Christ peut venir les sauver. Qui continuent, en toute bonne foi, à penser que l'on peut vivre heureux sur la terre. Il faut être un très grand artiste pour avoir le courage d'être sentimental, pour aller jusqu'au risque de la mièvrerie ."
58. Iggy Pop
Nicolas Ungemuth
3.67★ (15)

Le chanteur et le romancier ont participé en 2016 à la réalisation pour l'écran de l'essai documentaire " To Stay Alive: A Method ", une adaptation de l'essai éponyme " Rester vivant. Méthode " de Michel Houellebecq, paru en 1991. Les deux artistes s'étaient déjà rencontrés en 2009 et Michel Houellebecq a confié aux Inrocks que "chacun s'est retrouvé dans l'oeuvre de l'autre, au bord de l'amer". Michel Houellebecq parle d'Iggy Pop comme "d'un des chocs esthétiques de [sa] vie" . "Rencontrer Iggy, c'est comme rencontrer Baudelaire ou Dostoïevski, mes découvertes de ces années-là. 1969 [des Stooges] fut une expérience définitive. " a-t-il ajouté.
59. Poèmes et chansons
Leonard Cohen
4.07★ (57)

(« Plus que tout autre, Leonard Cohen est conscient de la solitude qui accompagne nos vies […]." ( Michel Houellebecq, Cahier de l’Herne)
60. L'Unité de l'oeuvre de Michel Houellebecq
Éditions Garnier
5.00★ (7)

En guise de conclusion, l'oeuvre de Michel Houellebecq touche à tous les genres et varie les tonalités. Après le temps des polémiques qu'elle a d'abord provoquées, des chercheurs de quatorze nationalités tentent, dans cet ouvrage paru en 2013, de prendre en compte toutes les dimensions de cette oeuvre polyphonique . Afin d'en dégager une unité. L'auteur lui-même pointe quelques pistes. Ainsi, Dans sa correspondance avec son éditrice Teresa Cremisi, il parle de son oeuvre comme d'un « sauvage attentat contre la civilisation ».
61. Jean-Pierre Chevènement
Jean-Pierre Chevènement
Interview aux Inrocks, 25/04/2000 (les inrocks.com): - John: pourquoi cette admiration pour Chevènement ? - M. Houellebecq: il faudrait raconter toute ma vie; je crois qu'il a raison, et j'apprécie le fait de continuer quand on est mal vu. --------------------------------------------------- (et encore un qui ne "lâche pas le dossier" !)
62. Lionel raconte Jospin
Lionel Jospin
3.63★ (43)

Michel Houellebecq a du respect pour Lionel Jospin, pour lequel il a éprouvé une certaine compassion, lors de son élimination à l'élection présidentielle de 2002: "Pour une fois que nous tombons sur un homme politique travailleur et intègre, nous le saquons comme un laquais ; c'est triste. " (www.chronicart.com) - Il relève même des identités de vues entre Chevènement et Jospin. Mais tandis que le caractère du premier l'avait conduit à démissionner de son portefeuille ministériel sous Mitterrand, "sa propre nature, [ ] son attachement à la notion de devoir et de tâche" imposaient à Lionel Jospin de rester à son poste de premier ministre, sous Chirac.
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