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Critique de Tostaky0


Il m'est rarement arrivé (pour ne pas dire jamais) d'avoir un coup de coeur pour une autobiographie, mais là, c'est fait.
Il faut dire que Marc Esposito partait avec un avantage certain.
À 15 ans, c'est ce mec qui m'a fait découvrir le cinéma. Pas le cinéma dans son ensemble, non, ça, Pierre Tchernia avec son émission Monsieur Cinéma ou Patrick Brion avec son Ciné-Club du dimanche soir s'en étaient chargé.
Avec le magazine Première qu'il a créé et géré de main de maître (avec son complice Jean-Pierre Lavoignat notamment) pendant 10 années, Esposito m'a informé chaque mois, les films, les acteurs, les coulisses de tournages, Cannes et j'en passe...
Ces années là ont été, pour moi, les plus riches cinematographiquement parlant, c'est dans cette période que j'ai le plus fréquenté les salles obscures.
Quel plaisir de se remémorer, avec lui, cette filmographie principalement française, il évoque dans ses Mémoires d'un enfant du cinéma, ses rencontres, ses amitiés, ses excès, ses fâcheries, ses joies, ses peines.
Et ces affiches que je vois encore, Fort Saganne, Police, À nos amours, Greystoke, Tenue de soirée, Tchao pantin...
Il se livre sans tabou.
Ils crie son amour pour certains, il ne cache pas son mépris pour d'autres.
Les gens qu'il aime, les acteurs, Depardieu, Dewaere, Coluche, Miou Miou, Deneuve, Lambert, les réalisateurs, Blier, Corneau, Pialat les producteurs, Toscan du Plantier, etc...
Ceux avec qui il a connu quelques déboires,  Belmondo, Delon  Zidi...
Parce que c'est un indépendant, un libertaire, il n'a pas de code, il ne respecte aucune loi, il n'accepte aucune contrainte, aucun chantage.
Il veut faire (et il fera) de Première un magazine libre.
Dans ce livre, il raconte tout ce qui a fait son succès.
Comment les tirages sont passés de 60 000 à 450 000 en dix ans.
Les rencontres, les échanges, les prises de tête, les soirées alcoolisées, la drogue, les rires et les larmes, la face cachée.
C'est ça qui est génial, découvrir l'envers du décor.
Les pressions auxquelles il a dû résister, les films qu'il a défendus bec et ongles contre vents et marées.
Marc Esposito explique le cinéma qu'il défend, règle ses comptes avec le gratin intellectuelle du milieu, celui qui couronne des films que le public fuira, méprisant ceux pour qui selon lui cet art a été inventé, ces comédies, ces films d'action qui n'ont d'autre but que de distraire.
Au sommet de sa gloire (si je peux dire) il va réaliser un autre rêve, créer un deuxième magazine, plus "luxueux", Studio.
Là encore il nous raconte la genèse de cette folle aventure qui verra sa formidable histoire avec Première se terminer lamentablement.
J'ai acheté Première pendant plus de 25 ans, je l'ai donc lu bien après le départ d'Esposito, je ne connaissais pas toute l'histoire, je suis ravi de l'avoir découverte dans ces mémoires.
J'ai aimé la sincérité dont l'auteur fait preuve. Là, il n'y a pas de langue de bois et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère, le cinéma et les cinéastes  qui l'emmerdent, il les dénonce. (D'ailleurs, à ce propos, Marc, j'aimerai bien que vous changiez d'avis sur Paris Texas...).
Un bouquin que je conseille pour tous ceux qui, comme moi, attendait avec impatience la sortie en kiosque du Magazine du cinéma (ainsi était sous-titré Première).
Et franchement, quand je lis (p379)que pendant des années, Marc Esposito achetait les BD Akim, moi qui les ai dévoré, on était fait pour s'entendre...
Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, j'ai adoré Mémoires d'un enfant du cinéma et, gourmand que je suis, j'attends la suite, parce que là, on s'arrête en 1987, il s'en est passé des choses depuis, Marc, non ?




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