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Critique de Laurence64


Ce ne sera pas un coup de coeur. Je m'admire d'être allée au terme de la lecture en résistant à la tentation d'attenter à mes jours. Je sors donc vivante mais passablement exaspérée.
Encore une autofiction à ajouter dans le paysage littéraire français. Je peux aimer cela, les autofictions, à condition que... il y ait beaucoup de talent. Christian Estèbe sait écrire, certes, mais il écrit pour lui. Et je n'ai pas vocation à être psychanalyste-potiche.

Dans la première partie, nous sommes sommés d'assister à la mort sordide de maman (dont la photo, jeune, constitue la couverture du livre). Estèbe accumule les détails sordides; cela aurait pu devenir intéressant. Mais il hésite et a beau évoquer Calaferte (que j'adore), sa plume ne crache pas, ne vomit que de petits jets faiblards. On reste à la porte de la HLM dans lequel gesticule cette mère qu'il voudrait peindre comme outrancière et haïssable. Et à peine rapporte-t-il quelques pénibles éruuctations maternelles et narre-t-tl les inconvenances de cette femme qui put faire des passes entre deux ménages, qu'il se reprend et nous sert de l'analyse de comptoir (ça, ça m'a énervée).
Ainsi, justifie-t-il l'achat d'un perroquet par la recherche d'un père: le père OK. Ben oui. Maman était une bâtarde. Et il récidive Christian. L'éphémère, c'est évidemment, l'effet mère. Heureux lecteurs que nous sommes, nous avons échappé au "tort tue" qui aurait pu expliquer les achats compulsifs de tortues.

La seconde partie joue la rupture. Christian Estèbe se centre sur ses 10 ans, n'évoque plus que son amour pour sa mère. Ses tentatives de créer un personnage romanesque à la Folcoche s'éteignent. Etait-ce donc la peine d'essayer? Puis, il revient sur un personnage maternel fort adouci. Et dérape stylistiquement. L'écrivain se prend d'affection pour les allitérations, énumérations, etc. On passe de "sur lequel rien ne s'écrit, rien ne se marque, rien ne se remarque" à "cadre de vie, cadre de mort" et entre les deux je vous épargne trois énumérations conséquentes où les mots ne servent qu'eux-mêmes.

Pour finir mon exercice de défoulement, vous serez heureux, amis lecteurs, de savoir qu'après avoir assisté à la mort de maman qui a déclenché l'écriture du livre, vous finissez par l'agonie de papa (antérieure) et qui avait déjà donné lieu à l'écriture d'un livre d'après ce qu'en dit Christian Estèbe.

Moi, j'espère que cet homme ne sera pas traumatisé par la mort de son chien et de son poisson rouge.
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