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Critique de magalibertrand


Un type qui parle à une chaise, on aura tout vu…Bien la preuve qu'il est cintré, Antoine Orsini, gaga, barré, baoul, quoi…et peut-être pire, non ?Tous les doutes sont permis, toutes les questions sont ouvertes quand c'est un simple d'esprit qui raconte sa propre histoire, un peu en désordre, un peu en bazar, un peu comme ça lui vient, à la va comme j'te pousse.
Sous la plume de Julie Estève, extrêmement finaude, elle, pour le coup, on se laisse porter par cette voix rapidement familière et touchante, on se laisse mener, par la main ou par le bout du nez, dans la vie d'Anto, de Florence, de la Murène et de l'Extra-terrestre, on joue les voyeurs dans cette vie de village, dans cette Corse profonde où on ne rigole pas avec l'honneur , où les réputations se lavent dans le sang, où le silence n'est pas d'or mais de plomb.
Les chemins de la pensée d'Antoine sont escarpés et sinueux, ils nous offrent une balade magnifique dans un paysage humain varié, subtile et changeant selon les points de vue que propose la progression dans le récit. La langue, elle, est à l'image de ce baoul qui se raconte, simple, imagée, ensoleillée. Simple, comme ne le seront jamais les liens et relations qui gèrent cette microsociété de derrière les rideaux, où tout se sait sauf l'essentiel, où tout se tait sauf la rumeur, où l'on prête à autrui toute la noirceur dont on se sait capable.
C'est avec constance et avec une force mêlée de grâce que Julie Estève trace le sillon de son personnage et de son récit, feignant de les laisser se perdre dans des situations complexes voire sordides, là où il n'y a, finalement, qu'une histoire simple.
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