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3,89

sur 161 notes
Simple, simplet, mongol.

Autant de qualificatifs pour Antoine Orsini, l'anti-héros de ce roman.
C'est l'histoire d'un homme. Différent. Qui nous livre un récit décousu mais magnifique. Par bribes. Par morceaux.

Il vadrouille. Avec une chaise. A qui il se raconte. A qui il fait visiter les endroits de son existence. A qui il raconte un fait divers. Qui va tenir le lecteur en haleine tout au long de ce roman atypique et terrible.

Je l'ai débuté hier. Terminé aujourd'hui.

C'est tellement fort, c'est tellement bon que je n'ai pu m'arrêter de lire. C'est un récit plein de poésie, où chaque mot est pesé. Difficile exercice que de raconter une histoire du point de vue d'un « simple d'esprit ». le résultat est juste brillant. Juste terrible. Juste captivant de bout en bout.

La force du roman vient du fait que l'auteure invente un langage. Crée un monde intérieur. Tout en livrant un récit serré et trépidant impossible à lâcher !

C'est un livre marquant.

Par ses mots. Car il s'agit là d'une très belle littérature aux formules émouvantes. Fortes.

Par sa poésie. Cette façon de voir le monde à travers les yeux d'un simple d'esprit.

Un livre angoissant. L'envie de savoir ce qu'il s'est réellement passé.
Et cette fin. Tu refermes le livre. Et tu cries au génie ! Ce livre est extraordinaire. Et je pèse mes mots.

Je découvre Julie Estève.

Je suis sous le charme de Julie Estève.

Et j'ajoute son SIMPLE à mes coups de coeur 2018.

Foncez ! Vite ! Vite !!!!!

Lien : https://labibliothequedejuju..
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****

Antoine Orsini est ce qu'on appelle dans les villages, un simplet, un idiot, un mongol. C'est le baoul en corse. Il traine toute la journée dans les rues, entend et voit tout. Il n'a d'autres amis que l'Extraterrestre, un petit doué des PTT, Magic le dictaphone et Florence, la plus jolie fille du village. Mais l'innocence de Tonio ne suffit pas toujours et on lui prête souvent des intentions qu'il n'a pas... Comme celle d'avoir assassiné Florence...

Il était une fois Antoine... Parce qu'il s'agit bien de cela dans le deuxième roman de Julie Estève, un conte poétique sur la différence et les difficultés de vivre avec.
Dotée d'une très belle écriture, l'auteur nous emmène dans le maquis corse, au sein d'un petit village avec ses habitants faussement aimables. Troisième enfant d'une famille endeuillée par la mort de la mère en couches, Antoine est un homme simple qui nous raconte son histoire.
Mais être innocent ne veut pas dire que tout est toujours facile, pour lui comme pour les autres. Il faut apprendre à composer, accepter la différence et comprendre les réactions des uns et des autres. Pour Antoine, chaque mot a sa place, chaque image a son sens, et ils ne sont pas toujours les mêmes pour ceux qui lui font face.

Simple est une histoire à la fois triste et belle, douce et brutale, d'un homme qui vit dans un autre monde que le notre...

Un grand merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte de la rentrée littéraire !
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Roman à suspense, cruel récit de la vie d'Antoine Orsini. Personne ne l'appelait ainsi. Vous l'aurez compris, il est mort.

Antoine a perdu son prénom à la naissance. Il a tué sa mère. Enfin, c'est ce que le père répète à l'envi. C'est le cadet d'une fraterie de trois enfants. Il est différent, complexe.

Tout le monde l'appelle le "Baoul" dans son beau village de Corse. Son refuge c'est l'arbre au pied de la maison de Florence. Un soleil, Florence. Jolie comme un coeur, ses seize printemps attisent bien des convoitises chez les garçons comme chez les hommes du village. Elle est différente aussi, Florence. Bien trop jolie...

Ce "Simplet" là, a vécu une vie de solitude à tenter de préserver Florence de ses prédateurs. Accusé à tort de la mort de la jeune fille, il va jeter son dévolu sur une chaise abîmée, comme lui. Tout lui raconter de façon décousue, sans omettre de détails sur la vie des villageois, leur travers. Personne ne veut voir son innocence enfantine, absolue. Comprendre sa capacité à être le témoin crédule des vilénies des autres sans rien révéler.

Vous entendrez sa voix de candide dire avec des mots simples, crus sa réalité, le machiavélisme de ceux qui le montrent du doigt, le condamnent, le rejettent, crachent sur sa tombe. le village lui fera expier ses propres fautes.

Antoine est attachant, touchant. L'histoire est cruelle. On sourit avec tendresse à ses facéties téléphoniques. Antoine est un brave garçon, comme on dit au village. L'auteure nous offre une histoire souvent brutale de cabossés avec poésie, tendresse, humour.

Un récit juste qui touche au coeur, émerveille, désarçonne par sa violence. Comme moi, vous aurez envie de rendre son prénom à Antoine, de croire qu'il a vraiment trouvé un ami, même si c'est en prison. Un peu de bonheur simple, lumineux comme le sourire de Florence.

Julie Estève nous offre un roman audacieux, généreux, plein d'humanité, pour raconter comment toute l'incompréhension de l'autre, lorsqu'il ne rentre pas dans la norme, peut mettre un voile sur les mauvaises actions des plus "normaux", la cruauté sociale. Un bouc-émissaire bien pratique l'Antoine Orsini !

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Si je vous dis que c'est l'histoire d'un homme qui parle à sa chaise, vous allez trouver cela bizarre, incongru, et les lecteurs les plus pragmatiques vont passer leur chemin.

Et ils auraient bien tort car ce *simple*, ce « ravi de la crèche » comme on dit en Provence est un personnage profondément attachant, qui parle aux arbres et pressent l'avenir.

Antoine est marginalisé dans son village de Corse. L'idiot qui vit comme un gueux, un peu voleur, un peu collant, un peu voyeur, aimant trop fort, trop mal. C'est lui qui nous raconte son histoire, par petites touches , un drame annoncé dont il sera le coupable idéal. Peu à peu la narration dévoile un village aux querelles de voisinage, aux rancoeurs nées de l'enfance, aux secrets honteux, aux soubresauts amoureux mal gérés, malintentionnés.

Avec son langage d'idiot pas si idiot que cela, Antoine exprime ses émotions, sa lucidité, son ressenti décomplexé des hommes, de la nature et des choses. Son histoire nous balade de raisons possibles en coupables potentiels. La structure du récit est maîtrisé du début à la fin, j'ai même recommencé le premier chapitre pour refermer l'histoire sur elle-même.

Un très beau et troublant roman, capable de projeter le lecteur dans la tête d'un marginal maladroit et bouleversant.

Conquise!


Remerciements à #Netgalley et #Stock
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Oui, c'est un simple Antoine Orsini, un simplet, un baoul, un mongol, l'idiot du village…….
Il est vraiment atteint, mais qu'est ce qu'il est attachant et il fait bien le dire un peu rebutant aussi.
Il a fait 15 ans de prison, mais était-il coupable ?
Il parle à sa chaise et c'est ainsi qu'on prend connaissance de son histoire et qu'on rencontre tous les gens du village.
C'est bien écrit. le ton est vif, authentique.
C'est à la fois cru, cruel pathétique et poétique.
Je pense que je vais le garder un bon moment en tête cet Antoine
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Energie brute et tranche de drame corse dans ce court roman percutant : ça cogne et ça bout dans le crâne d'Antoine, l'idiot du village qu'on n'appelle jamais par son nom, qui voit tout, qui monte aux arbres et que personne ne peut maîtriser; ça embaume et ça cuit dans ce petit village où l'on se bat le soir, où les filles sont trop peintes, les horizons trop bas et les rancoeurs trop vives.
C'est Antoine qui parle, à sa chaise puisque personne ne l'écoute, et il a beaucoup à dire car il se souvient de tout et connait tous les secrets. Spectateur et acteur du spectacle qui se joue au village, il va raconter sa version des faits, son enfance dans le maquis, les tensions entre les habitants, les jeunes qui cherchent l'évasion, ses quinze années de prison, et ce qu'il sait de cette nuit de 1986 où tout a basculé.
Belle découverte que ce roman qui a son caractère bien à lui, avec quelques très belles pages.
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Antoine est le baoul du village, le barge, le pimpin, celui que la vie a rompu lui laissant l'âge incertain d'une naïveté enfantine. Il fait de la mob. sur la place du marché, traficote la cabine téléphonique, trimbale Magic et encaisse la bêtise – l'existence est bien moche quand on est différent. Il reste pourtant soucieux de ses proches - sa soeur partie à la ville et le frère parfois sympa, et l'amie, la gamine, petite PP au coeur d'artichaut dont on piétine les feuilles jusqu'à la destruction.
C'est lui le coupable, c'est sûr. Il fera de la prison. Pourtant, les faits ne sont pas déroulés comme on le croit. Il n'y a qu'à écouter la chaise à laquelle il se confie.
Magic est le nom de l'ami d'Antoine, mais je dirais que Magic est la plume de Julie Estève. Magique ! Tel est ce roman. Court, vif et grandement intense. La version poche compte à peine plus de cent pages et c'est pourtant suffisant pour être totalement absorbé pat l'intensité du récit. C'est fort. Humain. Puissant. Passionnant.
Une lecture sur l'être humain. Une lecture captivante.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Encore un roman contemporain qui ne m'a pas fait vibrer...
Encore une écriture fantaisiste qui me fait penser et dire que ces nouveaux auteurs ne savent plus quoi écrire pour être impressionnants ou impressionnables.
Le thème est très intéressant, le handicap à la naissance, le fait d'être différent des autres, d'être la risée d'un village en Corse tout cela est très attrayant sur la 4e de couverture. Seulement, quand on rentre dans l'intrigue du roman, je m'aperçois que cette écriture très familière qui colle au narrateur, n'est ni plus ni moins une technique apprise en cours de Français de nos jours.
Je n'ai franchement pas eu du tout cette impression de lire un roman écrit de façon naturelle et spontanée, ce qui me dérange fortement car j'y ai vu trop de phrases mises bout à bout, avec des énumérations inutiles, des accumulations de clichés, des émotions improbables venant de ce narrateur qu'on nous présentait comme débile mental, innocent, attardé, mongol mais très malin de surcroît...bref, de telles discordances me font bien lever les yeux à la lecture mais je serai allée jusqu'au bout malgré tout car je voulais connaître la fin.
J'attendrai quelque temps pour voir si j'en garde quelque chose en souvenir...



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L'idiot du village

Julie Estève est de retour avec un roman formidablement cruel et un suspense admirablement construit, le tout servi par une langue d'une inventivité rare, celle du baoul, le narrateur considéré par tous comme l'idiot du village.

À propos de Moro-Sphinx, son premier roman, je disais que Julie Estève « fait montre d'un beau savoir-écrire et parvient à ménager le suspense, à nous livrer chapitre après chapitre les bribes d'une vie qui se dissout dans une sorte d'ordinaire peu ordinaire. » Un jugement que je peux réitérer avec ce second roman, même s'il est situé à mille lieues du premier.
La jeune femme à la sexualité débridée a laissé la place à un homme qui vit dans un petit village en Corse sur les hauteurs d'Ajaccio. Nous allons le suivre à plusieurs époques de son existence, chroniqueur des faits divers – et des bribes de sa vie – qui vont secouer cette communauté.
Disons d'emblée combien ce personnage est bien campé et combien Julie Estève a réussi le pari de créer une langue propre au baoul qui donne à ce second roman un parfum très original. le baoul, c'est le nom que l'on donne en Corse au simplet, à l'idiot du village. Antoine est donc un être à part, mais contrairement à ceux que croit la majorité des habitants, son dérangement n'affecte nullement sa mémoire.
Quand l'histoire commence, il vient de dénicher une chaise en plastique qui va devenir sa confidente. Tout au long du roman, il va s'adresser à elle pour lui raconter ses souvenirs ou pour préciser un point.
Il se souvient de sa scolarité, de la cruauté dont il a été victime, mais aussi de la gentillesse de sa maîtresse, Madame Madeleine, qui repose aujourd'hui au cimetière et à laquelle il rend régulièrement visite: «Je la couvre d'immortelles parce qu'elle mérite un champ de fleurs au-dessus d'elle. Même si ça sert à rien vu qu'elle est morte, c'est bien mieux avec, que rien.»
Mais un autre corps en décomposition va faire grimper l'intensité dramatique et le suspense, celui de Florence Biancarelli, retrouvée morte à seize ans en 1987. «Florence, elle ressemblait au soleil au zénith. La regarder, ça faisait suinter les yeux. Quand je l'ai trouvée dans la forêt de pins, elle était plus une star pour un sou! Magic, il était planté par terre à côté, on sait pas ce qu'elle a pu lui raconter, il a pas dit un mot ! En tout cas, la petite, moi j'ai failli pas la reconnaître, comme de la cire elle était sa peau. Avec les globes enfoncés! j'dis à ma chaise. C'est en 1987 que j'l'ai découverte! Un jeudi. Ça fait vingt-neuf ans, ça fait du chemin. Florence, c'est la pire chose qui me soit arrivée dans la vie. Les autres y disent que c'est ma faute si elle est morte, y disent que j'suis une saloperie et qu'y faudrait m'arracher les couilles! » Avec la chaise en plastique du bar, le lecteur va petit à petit découvrir la vérité, entendre parler d'autres morts et découvrir les secrets que le village préfèrerait voir rester enfouis. Après tout, c'est si facile de condamner le baoul. Si même si la police le voit comme un coupable idéal, il n'a pourtant pas tué Florence. Bien au contraire, il était chargé de la surveiller pour le compte de son ami Yvan, l'employé de la poste, qui rêvait de l'épouser et pouvait disposait en échange de la cabine téléphonique à partir de laquelle il pouvait appeler le monde entier.
Aujourd'hui, après avoir purgé une longue peine de prison, il est de retour mais il est seul. Il n'y a guère que son ami Magic pour l'accompagner.
Julie Estève réussit tout à la fois une chronique sociale, une ode à la différence et un manuel sur la cruauté. Et nous voilà à nouveau du côté de Moro-Sphinx !

Lien : https://collectiondelivres.w..
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"Simple" est un roman qui m'est parvenu grâce à la complicité bienveillante du tandem NetGalley, France et des éditions Stock.
Antoine Orsini, sur son île corse, voudrait pouvoir bénéficier de la beauté du site et de la considération de son village et de la famille. Malheureusement, lourdement chargé d'une trisomie 21, mongol, il n'est que le Baoul du coin! Existence peu enviable, objet de rejets permanents.

Alors, entre deux moqueries de la part des autres, deux volées d'insultes ou de gifles paternelles, deux poignées de pierres qu'on lui jette dessus ou tente de les lui faire avaler, le petit monde de Anton se résume à Florence, un amour platonique qu'il suit partout, et à qui il ne veut que du bien, alors même qu'on l'accusera de l'avoir tuée.
Sa seule confidente, une chaise qu'il promène partout et à qui il se confie sans cesse. Ses proches, les quelques adultes qui l'accusent de tous les maux et une bande de gamins qui aiment l'approcher pour jouer à se faire peur. Triste cercle de vie!

Tout du long, le roman restera fidèle à la descriptions de ce monde haut en vocabulaires dissonants et pauvres en relation humaine, en confiance. Antonio vit donc en circuit fermé sur lui-même.

Sous la plume de Julie Estève, le Mongol, le Baoul, le trisomique 21 est bien moins souriant, communicateur dans le rire et ouvert à l'aventure complice avec des adultes que le Damien du 8e jour de Jacko Vandormael. Il est également beaucoup moins scatologique et replié sur le petit monde du dévoué papa de Robinson qui, à la fois protège son fils handicapé et l'ouvre à la vie.
Trois livres, trois enfants trisomiques, trois portraits bien différents et, pour autant, trois portraits justes et émouvants. Il en résulte, ici dans ce livre de Julie Estève, un roman triste mais juste et touchant. Un cri lancé dans la faille qui, trop souvent, sépare nos esprits de nos coeurs. Un livre utile qui donne à réfléchir et à mesurer tout à la fois la chance que nous avons de ne pas être le Baoul de notre quartier et la nécessité à accueillir ces personnes en cherchant à leur donner une qualité de vie qu'ils méritent, basée sur le respect que chacun doit à tout autre. Un livre qui interroge notre humanité!
Lien : https://frconstant.com/
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