La nuit est une compagne singulière, elle nous plonge, patients comme médecins, face à nous-mêmes, à nos angoisses et à notre personnalité enfouie. Elle ajoute à la détresse, à la souffrance, à la solitude, une touche d'authenticité, invisible le jour quand le monde bruit et s'agite.
Le médecin de nuit, sans doute plus que tout autre, devient un interlocuteur privilégié de cette détresse. Et même si son rôle de technicien teste entier pour faire face aux situations d’urgence, c'est bien souvent lui qui est confronté en première ligne aux carences du tissu social et familial. C'est alors que la qualité du dialogue, l'écoute active et la compassion prennent une valeur essentielle et irremplaçable.