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Critique de hellrick


1361. le redoutable inquisiteur Nicolas Eymerich se voit confronté à de nouveaux phénomènes étranges : des savants musulmans sont assassinés, des roues de feu apparaissent dans le ciel et des monstres mi hommes mi chiens hantent les rues de Saragosse. Après la destruction du palais de l'Inquisition, Eymerich, flanqué de son serviteur Alatzar (d'origine juive mais fils d'un converti au christianisme) part sur la piste d'un ouvrage impie, le Picatrix. Pour cela il doit s'enfoncer au plus profond des terres ennemies, le royaume de Grenade, sous la domination de l'islam. Parallèlement, à notre époque, nous suivons l'avancée de l'Euroforce au Libéria et les étranges cérémonies d'adoration du diable aux Canaries.
Théologien et inquisiteur ayant réellement existé, Nicolas Eymerich (1320 – 1399) entame ses enquêtes historico-fantastique sous la plume d'Evangelisti en 1994 avec l'excellent NICOLAS EYMERICH, INQUISITEUR. Au fil des récits, l'écrivain met au point sa formule : nous suivons l'Inquisiteur et, en parallèle, d'autres fils narratifs situés à différentes époques, tout se rassemblant forcément à la fin du roman.
Cette fois, Evangelisti nous entraine à Saragosse, en 1361, sur les traces d'un mystérieux ouvrage d'occultisme, le Picatrix, dont les détenteurs sont assassinés par des créatures à tête de chien. Eymerich mène donc l'enquête dans le royaume arabe de Grenade en compagnie d'un jeune juif converti et du savant musulman Ibn Khaldûn à Al-Farabi.
Dans un futur proche, en Afrique, des « roues lumineuses » surgissent dans le ciel tandis que les mercenaires de l'Euroforce combattent des tribus rebelles.
Parallèlement, aux îles Canaries, le professeur en exil Marcus Frullifer et une charmante journaliste assistent à la fête annuelle donnée en l'honneur du diable.
Ce sixième tome des aventures d'Eymerich constitue une sacrée déception. Evangelisti semble avoir perdu son habileté de conteur pour délivrer trois récits (quatre si on y ajoute une séance de tortures) sans véritables liens entre eux. Les péripéties de l'inquisiteur manquent de rythme et de charme, le lecteur n'y retrouvera pas le côté « enquête » des premiers romans, ici l'écrivain laisse beaucoup trop de place aux palabres religieuses et philosophiques, certes érudites et parfois intéressantes mais surtout épuisantes tant elles ralentissent le récit. Eymerich apparait également de plus en plus comme une ordure totale, il perd son côté « détestable mais pourtant fascinant » pour devenir beaucoup moins intéressant. La charge anti religieuse devient si écrasante qu'elle en perd paradoxalement sa pertinence : « il devait encore beaucoup travailler sur lui-même pour parvenir à la cruauté spontanée du véritable croyant » nous dit ains l'auteur.
Le récit africain, lui aussi, tourne en rond et accumule les massacres. Une partie qui prend là encore beaucoup de pages dans un roman sans doute trop long pour que le lecteur n'en perde pas le fil.
Après l'excellence des trois premiers tomes (NICOLAS EYMERICH, INQUISITEUR, LES CHAÎNES D'EYMERICH et LE CORPS ET LE SANG D'EYMERICH) ce PICATRIX s'avère peu convaincant et constitue une sacrée déception.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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