Yeah, je me suis régalée avec cet inclassable objet littéraire.
Un concentré des codes de l'esthétique pulp : violence, gouaille, humour et surtout personnages déglingos et truculents de voyous loosers.
T'es un peu comme dans un film de
Tarantino tendance Reservoir dogs. J'ai notamment fortement pensé à un dialogue entre Mr Pink et Mr White discutant, après un braco râté, du comportement psychopathe de Mr Blonde, dialogue qui fait écho aux chicaneries entre les trois personnages du deuxième chapitre ... et c'était bon !
Sauf que t'es pas dans un bled des States à motels foireux mais au fin fond de l'Ardèche, comme si le rural agissait comme un aimant à truands et marginaux car ils n'y sont pas dérangés !
Ce qui particulièrement brillant dans ce roman, c'est son dynamitage narratif à la fois très élaboré et très pertinent en triptyque : 3 chapitres, 3 novellas, chacune avec son rythme propre, son unité de lieu, son ton et une chute, avec comme fil conducteur quasi surréaliste une mystérieuse bête rousse qui erre et nargue tous nos pieds nickelés. La lecture est très addictive tellement tu cherches à remettre les pièces du puzzle semés dans les deux premières novellas pour les faire s'emboîter dans la troisième. Et elle s'emboîte parfaitement, de surprise en surprise ! J'ai adoré le personnage de Sahora et son rôle de pivot inattendu suite à un changement de braquet de l'auteur.
Je lis très rarement des romans issus de l'auto-édition, et là je me dis qu'il y a vraiment du très très bon ! Mais que font les maisons d'éditions pour ne pas encore avoir signé le talent brut et décalé de
Williams Exbrayat ???
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