AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Milllie


Axel a 46 ans, une femme et deux enfants , un travail et une maison dans un lotissement sympa comme tout. Oui, mais... sa fille souffre d'un chagrin d'amour et lui demande d'allumer pour elle des cierges à l'église du coin afin de faire revenir l'élu de son coeur, il est convoqué au collège car son fils dessine ses professeurs dans des positions compromettantes, son collègue ne cesse de lui narrer ses non-aventures amoureuses avec la nouvelle employée et son voisin pot-de-colle menace de l'inviter à un n-ième barbecue à la convivialité forcée.
Quand en plus il reçoit un courrier de la Sécurité sociale pour l'inviter à un dépistage colorectal, normalement recommandé à partir de 50 ans, alors qu'il n'en a que 46, Axel s'interroge : à quel moment sa vie a-t-elle dérapé et lui a-t-elle échappé ainsi ?
Pour ceux qui connaissent déjà FabCaro ou Fabrice Caro, que ce soit pour ses BD ou pour ses précédents romans, on retrouve dans Broadway toute l'ironie subtile et l'humour pince sans rire qui caractérisent cet auteur. FabCaro excelle à moquer tous les petits travers du quotidien et les relations sociales forcées qui nous pourrissent la vie et donnent parfois envie à ses anti-héros de tout envoyer promener. Ayant déjà lu le discours, son roman précédent, j'ai trouvé que Broadway était beaucoup plus abouti. Axel est un vrai personnage, auquel on ne peut que s'attacher : alors qu'il a tout fait "comme il faut" pour se construire une belle vie (mariage, enfants, maison), le départ prochain de ses enfants et la proximité de la cinquantaine le font s'interroger sur le sens de la vie. J'ai adoré les pages où il se transporte mentalement à Buenos Aires dans ce qui aurait pu être son autre vie fantasmée, se visualisant en gringo parlant football en patois argentin avec les voyous du coin tout en sirotant des bières ! le roman est plein d'humour et certaines pages sont franchement désopilantes, l'ironie de FabCaro fait mouche quand il relate ces situations du quotidien auxquelles nous avons été forcément confrontées, tous ces petits moments gênants ou forcés qui font la vie en société. C'est un humour à la fois noir et tendre, l'auteur dénonce l'absurdité de nos vies quotidiennes tout en faisant preuve de beaucoup de tendresse pour son personnage, cet anti-héros trop gentil qui n'arrive jamais à dire ce qu'il pense vraiment.
Broadway est un roman qui se lit vite et avec lequel on passe de très bons moments mais, contrairement au Discours que j'avais parfois trouvé un peu creux, c'est aussi un livre qui nous fait réfléchir à ce que nous avons fait de nos vies et à ce que nous voulons vraiment.
Si vous avez aimé le discours, je vous recommande vivement ce dernier opus, pour moi beaucoup plus réussi que le précédent, et si vous ne connaissez pas encore FabCaro mais appréciez l'humour absurde et moqueur, c'est l'occasion idéale de le découvrir !
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique : un grand merci à Babélio et à l'éditeur Gallimard pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}