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Critique de katicha


De Fabcaro, je connaissais les BD, toujours très drôles à mon goût. J'ignorais qu'il écrivît des romans, et par curiosité j'ai ouvert ce petit livre.
Qui ne m'a pas déçue, mais alors pas du tout !
Tout ce qu'il raconte, de fait, est d'une somptueuse banalité. Oui, il y a la banalité affligeante, celle qui ne mérite pas deux lignes dans le canard local, même en fin de page des sports. Et il y a la somptueuse banalité : la chose conne, bête et brutale du quotidien, tellement absurde et vaine qu'elle en devient artistique. Quand tu manges de la Vache qui rit à heure fixe, à chaque repas que tu avales entre 3 à 82 ans, c'est de la banalité héroïque. Quand tu attends la fin de la météo pour sortir faire pisser le chien, chaque soir que Dieu fait (tant et si bien qu'il lève la patte dès qu'il voit Evelyne D.) c'est de la banalité grandiose. Quand tu essuies la même blague de Tonton Hubert à chaque repas de Noël, c'est pareil. En plus meurtrier, éventuellement.
Bref.
Fabcaro, donc, nous met dès le début dans l'ambiance: une ambiance lugubre, une ambiance lourde et funèbre, puisque son héros assiste en connaisseur à toute une série d'enterrements tristement banals, en savoure le moindre détail: la tenue de la veuve, le discours du curé, l'attitude des badauds, les fleurs et les couronnes. L'enterrement de Lévêque lui inspire des pensées profondes, celui de Giroud le met en joie, et ainsi va la vie. Entre deux soirées chez ses amis - amateurs de chansons des années 80 et de liqueurs dégueulasses - c'est sa plus grande source de satisfaction, puisque l'écriture de sa pièce de théâtre ne progresse pas. D'enterrement en enterrement, il trouve une raison de vivre, ce qui constitue finalement un joli pied de nez à l'existence.
Jusqu'au jour où il s'aperçoit, quelque peu irrité, qu'un gros type un peu rougeaud fait exactement la même chose que lui. Et qu'il l'a repéré. Et qu'il cligne de l'oeil pour attirer son attention, pour célébrer leur supposée camaraderie, pour engager la conversation ...

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