AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hellrick


Petit recueil ayant retenu l'attention de la critique à sa sortie, LES FURIES DE BORAS s'apparente à une relecture des grands mythes du fantastiques de façon souvent très rentre-dedans. le style de l'auteur (qualifié de « Lovecraft suédois sous acide ») s'avère simple et les phrases paraissent souvent éructées : courtes et hachées elles usent d'un vocabulaire volontiers familier pour plonger le lecteur au coeur d'une action frénétique. Si l'influence de Lovecraft se montre patente dans les intrigues, Fager s'éloigne cependant du reclus de Providence dans son traitement et se place à l'opposé du puritanisme de son inspirateur. Nous sommes davantage proche d'Edward Lee pour ce mélange d'horreur cosmique, de thématiques contemporaines, de gore, de drogues diverses et de sexe explicite.
La première nouvelle, « les furies de Boras », donne le ton avec cette bande de gonzesses excitées s'en allant baiser dans les bois avant d'offrir en sacrifice un jeune homme aux Grands Anciens. Tentacules phalliques, foutre et sang, Fager ne fait pas dans la dentelle mais le côté brut de son écriture compense la prévisibilité de l'intrigue.
La nouvelle suivante nous plonge en pleine guerre au XVIIIème siècle avec toute la violence attendue avant l'intervention d'une célèbre entité « qui marche sur le vent ». Encore une fois le côté outrancier et agressif de l'écriture compense un récit très classique.
« Trois semaines de bonheur » pourrait être la nouvelle la plus réussie du recueil, l'auteur dépeignant avec beaucoup de subtilité sa principale protagoniste dont il dévoile peu à peu la monstruosité. Comme les autres récits, celui-ci mélange horreur aquatique poisseuse et déviance sexuelle mais de manière moins frontale. Cette relative retenue rend le résultat plus convaincant et marquant avec une « héroïne » pathétique et attachante en dépit de sa différence.
En dépit d'une réelle originalité, plusieurs nouvelles laissent malheureusement une impression mitigée par leurs fins ouvertes qui semblent parfois inachevées. « Encore ! Plus fort ! » constitue ainsi un texte érotico-fantastique original dans lequel deux amants s'étranglent durant l'acte sexuel afin d'atteindre les contrées du rêve (ils ne devaient pas posséder la clé d'argent de Randolph Carter) mais le tout échoue à offrir une conclusion satisfaisante. « Un pont sur Vasterbron » décrit de façon très détachée une situation extraordinaire ayant mené au suicide de très nombreuses personnes âgées. L'auteur ouvre quelques hypothèses mais laisse au lecteur le soin de trancher. le climat fantastique et la complète étrangeté de l'histoire s'avère toutefois intéressante. Même constat pour « L'escalier de service » qui nous ramène aux débuts de la psychothérapie, du temps où les médecins soignaient l'hystérie par le laudanum et les « massages » intimes afin de relâcher les tensions. Un récit très efficace jusqu'à une conclusion un peu trop attendue, pas à la hauteur de ce qui précède. Ce qui s'applique également au dernier récit de ce recueil.
Si LES FURIES DE BORAS déçoit parfois, nul doute que le recueil possède une véritable force accentuée par les « fragments », de très courtes nouvelles (plutôt des tranches de vie) amenant le lecteur à accepter la résurgence, dans la Suède du XXIème siècle, des manifestations des Grands Anciens. Au final, une lecture agréable qui offre un regard neuf sur les horreurs lovecraftiennes.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}