Seuls les fantômes

Melville lutte contre son mal-être qu'il décrit avec une précision analytique, tandis que sa libido loin d'être défaillante ouvre le bal du récit, sans beaucoup de préliminaires. Pour se sortir de ce mauvais karma, il tente le virtuel, et entre en communication avec Tangere, une sorte de muse ou de thérapeute analytique. L'évocation intermittente de rêve renforce cette impression de cure par la parole.

Comme il se doit le discours fait émerger des figures fondatrices de son histoire, des fantômes surgit du passé et qui ont joué un rôle fondamental dans sa construction.

Ce récit intime décrit bien les états d'âme et les émotions du narrateur, avec des fulgurances qui émanent de phrases bien senties. Mais je n'ai pas accroché à ce récit trop introspectif à mon goût, et je crains fort qu'il ne m'en reste que peu de souvenirs à long terme.

Malgré tout de ce premier roman ressort une écriture forte, exprimant sans concession les émotions qui musèlent l'épanouissement d'un homme poursuivi par ses démons.

Merci à Netgalley et aux éditions Belfond.

256 pages Belfond 4 janvier 2024
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Notre héros déprime après s'être fait larguer. C'est grâce à une autre femme anonyme sur un réseau social de rencontres qu'il décide de se remémorer les trois femmes de sa vie, et ce qui fait qu'il est ainsi aujourd'hui : il part réveiller quelques fantômes pour mieux expliquer où il en est. On le suit dans ses souvenirs et ses recherches. Mais, s'il y a quelques phrases efficaces et quelques pensées peu communes, ça n'a pas suffit à m'emporter. Je suis resté à côté de ce personnage sans charisme et sans même avoir réussi à m'être attachant. Insipide j'allais écrire.

J'ai découvert l'auteur il y a peu sur les réseaux sociaux, en effet celui-ci étant libraire il poste les piles d'achat des clients à la librairie ce que je trouve toujours très intéressant.

J'ai donc forcément été attiré par son premier roman, également par le titre et la quatrième de couverture de celui-ci.

J'ai tout d'abord été un peu désarçonné par le style et la plume de l'auteur, cependant rapidement j'ai senti une espère de proximité également car nous sommes de la même génération et certains point ont forcément fait mouche de mon côté car je m'y suis reconnu.

Le personnage de Melvile que nous suivons ici va tenté de trouver l'amour grâce comme beaucoup de gens aujourd'hui via les applications, nous allons également le suivre lorsqu'il va traverser une douloureuse épreuve familiale.

Cependant j'ai tout de même trouvé le récit un brin décousu, le titre est cependant très bien trouver car nous sommes tous entourés de divers fantômes que ce soit les disparus ou les personnes que nous avons quitter pour des raisons diverses et variées.

Melvile souffre de dépression depuis que sa dernière compagne l'a quitté. Il erre dans sa vie tel un fantôme. A son travail, on s'inquiète pour lui. Mais il reste seul face à cette dépression. Jusqu'au jour où il rencontre une mystérieuse Alice. Celle-ci va l'encourager à reprendre sa vie en main et va le soutenir. Dans ce long chemin de la reconstruction, les figures féminines ont une place prépondérante. D'abord sa mère puis Laetitia, son amour d'enfance et enfin Nina son premier grand amour. En évoquant ces personnes, Melvile va retrouver goût à la vie.
L'écriture est incisive et les pensées et les propos de Melvile sont retranscrits comme un seul souffle, telle une litanie. Ses propos sont sans filtres et sans pudeur.
Seuls les fantômes du passé ont le pouvoir de lui redonner goût à la vie et ça, le lecteur le ressent tout au long du récit.

Au départ, j'avais du mal avec le personnage de Melville et la plume de l'auteur. Mais très vite, je me suis rendue compte que ce n'était pas la plume de l'auteur qui était très vulgaire et froide. Mais plutôt une retranscription de ce que ressent notre personnage après sa rupture.

Je me suis finalement attachée à lui et j'ai aimé son évolution au court de ce roman. J'ai pu avoir de l'empathie pour moi et faire des parallèles avec ma vie ou celles de proches, ce qui rend Melville encore plus réel.

J'ai beaucoup aimé le sujet du deuil dans son sens global puisqu'on parle à la fois de deuil suite à la Mort mais aussi suite à des ruptures.

Le roman se lit tout seul car les chapitres sont courts et s'enchaînent.

Je le conseille donc aux personnes qui aiment les romans contemporains qui dépeignent des personnages forts et qui font réfléchir sur sa propre vie et ses propres blessures.

Un roman qui m'a d'abord un peu déboussolé. Attention, le début est assez cru...Pour nous faire comprendre que Melville est (sérieusement) déprimé, l'auteur lui fait ressasser son passé avec sa petite amie (particulièrement son passé sexuel...).

Au départ, j'ai eu un peu de mal. Je me suis demandé où est-ce que j'allais être emmené. Et puis au fur et à mesure que Melville prend conscience de son état, l'auteur nous emmène dans son enfance puis dans une quête de souvenirs beaucoup plus sérieuse.

Même si j'ai eu des difficultés à entrer dans l'histoire et à m'attacher au personnage, j'ai beaucoup plus apprécié les passages où est évoqué son amour d'enfance puis son premier vrai amour pour finir par évoquer aussi sa mère. le roman prend alors une forme de déclaration d'amour aux femmes de sa vie qui (sans le savoir) l'aide à remonter la pente.

Un début singulier pour un roman que j'ai terminé en demi-teinte. J'ai fini par aimer ce personnage un peu déglingué même si au départ, ce n'était pas gagné. Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour cette découverte.