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Critique de Enoxalia


Un récit moyen…

Très vite ou jamais est ce que j'appelle un récit longuet. L'histoire a beaucoup de mal à démarrer et, aux premiers abords, Jan est quelque peu mordant, à la limite de provoquer de l'antipathie. On a un peu de mal à s'attacher à lui. Cela ne donne pas vraiment envie de lire. On avance à pas de fourmi dans ses lettres, on regarde les dates défiler lentement, très lentement vue que le pauvre homme écrit presque tous les jours pendant une année. Mais, je me suis remonté les manches et j'ai continué. Et là, surprise !
Mais commençons par le début. Ou par la fin plutôt. On vend clairement ce roman comme émouvant. Je ne suis pas en train de dire qu'il ne l'est pas, pas du tout. Simplement que… comment dire… le dénouement m'a moins touchée que certaines des péripéties. La « psychose » que Jan développe autour de ce comas le rend moins touchant. On comprend aisément l'importance qu'occupe Nils dans sa vie, mais en même temps ce dernier reste terriblement vide. C'est un fantôme, il faut le dire. Tous les événements qui se tissent, qui le touchent personnellement sonnent creux. Au fil des pages, on ne ressent pas la peur, l'appréhension de le perdre et des conséquences qui s'ensuivront. Très vite ou jamais est un récit au jour le jour qui se concentre énormément sur la vie de Jan et, à mon sens, à de la peine à communiquer sa détresse.
Peut-être suis-je trop pragmatique ? Peut-être est-ce parce que je n'ai pas encore vécu une situation de ce genre ou qui s'en approche ? Mais je trouve ça vraiment dommage que cet aspect compulsif de Jan gâche une grande partie du récit. le fait qu'il reste aux côtés de son ami alors que tous perdent espoirs est très beau, vraiment, mais ce comportement, celui de vouloir imposer aux autres son état d'esprit vis-à-vis de Nils, est vraiment dégueulasse.

… mais émouvant quand même

Cependant, je ne vais pas occulter tous les bons points de ce roman non plus !
Jan est du genre à mener sa barque comme bon lui semble, un peu en solitaire… enfin non, pas sans Nils. Et là est le gros noeud. Jan est extrêmement proche du jeune homme, inséparables comme les doigts de la main si j'ose l'expression. Je ne crois pas exagérer en parlant de lui comme un possessif. Il s'accroche tellement à Nils qu'il en étoufferais presque tous ces proches. Alors, la surprise n'en est que plus grande après avoir refermé ce livre et repensé à toute cette histoire. On le suit dans ses hauts et ses bas, on découvre, sous le vernis du type qui n'en a rien à faire des autres – excepté Nils – , un jeune homme terriblement perdu. Plus le temps passe, plus il reconstruit peu à peu son monde. Il s'ouvre à de nouvelles rencontres touchantes, amusantes et parfois même délirantes. Sans s'en rendre compte, on finit par s'attacher à lui et à certaines de ses fréquentions. On pleure avec lui et on rit de ses remarques. Jan est un bon personnage. Assurément. Mais pour les raisons évoquer au-dessus, il n'arrive pas à faire complètement passer son message.

Le mot de la fin

Un avis mitigé. Ne serait-ce que pour revivre les moments au « Nid du coucous », je le relirai bien, mais sans plus. Je reste sur la désagréable impression d'avoir demander une pizza et me retrouver avec des pâtes bolognaise. Ce qui aura retenu mon attention a un lien avec l'intrigue, mais n'est pas l'intrigue elle-même. À voir : peut-être qu'une deuxième lecture me fera changer d'avis. Affaire à suivre.
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