Je ne peux plus vivre à présent.
Ni les nuits ni les jours n'ont de sang maintenant ;
mon âme erre dans un lieu qui s'ennuie et me nuit.
Je me décapiterai pour l'avoir laissé mourir,
je me déshabillerai devant Dieu sans rien dire...
Oh, mon Allan, mon enfant.
Je n'ai rien vu de pire que l'effort que je fais pour survivre au néant.
Pardonne-moi de ne plus rien écrire en chantant,
mais à quoi bon lâcher l'encre sur du sable mouvant...
Lola, je suis mort, je suis ivre de l'audace d'être toujours vivant ;
je ne raconterai plus jamais d'histoire à mon petit enfant,
j'aurais dû l'avertir que la vie fait semblant quand elle rit à
pleines dents.
Je vais partir loin, encore, plus loin, et je supplie
de me perdre en chemin, je suis si fatigué demain...
Si tes larmes coulent, il faut les ramasser pour en faire un collier, disait Grand-Mère.
Mais pas des larmes de crocodiles, petite fille ! Ça ne deviendrait qu'un collier de billes... prévient-elle.
Non, des larmes de dérive, de peine, ou des larmes de rire... celles-ci sont des perles de vie comme les perles de pluie.
Mais l'ennemi qui la guette a plus d'un tour dans son sac à épices, plus d'un jour dans sa vie de malices !
Elle voudrait bien comprendre pourquoi l'homme ne lui a pas laissé du temps pour qu'elle lui raconte qu'elle venait tout juste de quitter Grand-Mère qui est au cimetière, qu'elle était enfin prête puisque Loup était la, pour la grande aventure, pour des pluies de lecture.
《 COMMENT VEUX-TU QUE JE TROUVE LA MORALE QUAND MOI-MÊME SUIS ATTEINTE PAR CE TERRIBLE MAL ?
MOI AUSSI,
JE M'ENNUIE,JE M'ENNUIE, JE M'ENNUIE.
C'EST POUR ÇA QUE TU VIS ...
C'EST POUR ÇA QUE J'ÉCRIS ! 》