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Critique de Valmyvoyou_lit


Le 16 juillet 1942, Fanny Goldberg, une jeune Juive, parvient à se dissimuler alors que ses parents et son petit frère sont raflés. La concierge de son immeuble l'emmène, ensuite, en lieu sûr. Elle est cachée avant d'être accompagnée en zone libre. En Corrèze, elle est accueillie par une famille de résistants. Son identité est modifiée : elle est maintenant Fannie Madur, la nièce de Pierre, l'homme de la maison. Auprès de lui, de son épouse Simone et de la mémé, elle s'initie à la religion catholique, pour passer inaperçue. Tout un réseau s'active pour lui créer une existence crédible : le maire du village lui fabrique des faux papiers, le coiffeur la prend en photo, le curé lui apprend les textes liturgiques, Pioupiou, l'employé de la ferme veille sur chacun. Elle est ainsi prête à affronter les commères du village, à la sortie de la messe dominicale. Fille d'un tailleur et d'une couturière, elle devient aussi une paysanne accomplie.

Elle sait qu'elle doit surveiller ses gestes et ses paroles. le danger est encore plus prégnant, lorsque la ligne de démarcation est effacée. Les Allemands envahissent alors la région et des milices françaises sèment la terreur. Les Madur savent qu'ils encourent des risques immenses, pourtant, courageusement, ils soutiennent la Résistance. Leur humanité est bouleversante. Non seulement ils se battent pour la liberté de la France, mais ils offrent aussi leur amitié aux réfugiés qui croisent leur chemin. J'ai été très touchée par les liens qui unissent Fanny à ses nouveaux amis. Malgré la douleur de la perte de sa famille, elle est entourée d'amour et de bienveillance. Pour la mère de Pierre, elle est la petite-fille qu'elle n'a pas eue. Pour Simone, elle est une amie. Même si l'Occupation l'oblige à effacer sa judéité, j'ai aimé que, dans l'intimité, ses hôtes lui rappellent qu'elle ne renie pas qui elle est, que les apparences sont nécessaires à sa survie. J'ai, également, été très touchée par Fanny. J'ai aimé partager ses émois, ses angoisses, suivre son évolution et découvrir sa personnalité généreuse, douce et attentionnée.

Hélas, la période est mortifère et les malheurs n'épargnent pas les membres de cette famille de coeur. J'ai été émue par leurs épreuves et leur dignité face au chagrin. Ensemble, ils les affrontent et se réconfortent. Leur attachement les uns aux autres est sincère. J'ai, aussi, apprécié que Joseph Farnel mêle la peur de la guerre au quotidien des campagnes. Ce roman est un mélange de peines et de joies, de labeur et de moments partagés, d'inquiétude et d‘espoir. Il est d'une grande justesse. Nous ressentons que l'auteur a grandi sous l'Occupation, ainsi qu'il le décrit dans son livre La Ballade du Petit Joseph. J'ai adoré le Retour de Fanny.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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