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Critique de Cigale17


Divisé en quatre parties, le roman commence par un prologue en italique. On y voit C. T. Bone, du sang jusqu'aux coudes, confier un nourrisson à sa mère. Il a aussi apporté du lait, des biberons, etc. L'enfant dormira dans le berceau qui a servi pour C. T. et Hiram, son frère. On comprend que la mère de l'enfant, « la fille », est morte. On retrouvera périodiquement ces passages en italique qui nous éclaireront sur les relations de C. T. et de « la fille ». On rencontre ensuite Cynthia Bivins qui rend visite à son père, Toxey, dans une maison de retraite médicalisée : il est atteint d'une forme de démence qui perturbe sa mémoire et qui modifie son caractère. Il est parfois conscient de son état et il veut absolument « lui dire quelque chose » avant qu'il ne soit trop tard… On retrouve alors Toxey jeune homme, dans le comté de Mercy Oaks en Géorgie. Il travaille dans une épicerie et il a une passion pour la photo. le patron du magasin, un Blanc, conscient de son talent, vend ses photos aux clients et aux touristes. Une rumeur se répand dans le village : on a trouvé le corps d'une fille « de couleur » dans la réserve Lokutta...
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Dans ce roman très noir, Peter Farris met au jour les pires aspect des États-Unis. La Géorgie est un État ultra-conservateur, religieux et rigoriste. le racisme y est toujours bien vivant, même si on tente parfois de sauver les apparences, et la mort d'une inconnue noire présente assez peu d'intérêt. Elder Reese, richissime héritier qui se lance en politique alors que Toxey est encore un tout jeune homme, rappelle évidemment un autre politicien, bien réel celui-là, par son populisme, sa totale absence d'éthique, son sexisme et… la couleur de ses cheveux. Sa famille a acheté une partie des anciennes terres indiennes qui constituaient la réserve, et personne n'apprécie de voir Frida, vétérinaire et naturaliste originaire du Nord, arpenter la région en compagnie de Toxey qu'elle a engagé pour prendre des photos. La fortune du clan Reese, leurs magouilles et leur amoralité rendent toute forme de résistance à leur pouvoir difficile et dangereuse. le récit laisse une grande place à la nature et à l'importance de sa sauvegarde. Il est épisodiquement question d'une maladie qui touche les troupeaux de cervidés, affection étrange au point d'être devenue une sorte de légende. J'avoue que j'aurais aimé en savoir plus à ce sujet. J'ai beaucoup aimé ce formidable roman bien que j'aie trouvé parfois difficile de m'y retrouver dans la quantité de personnages gravitant autour des Reese, leurs sbires et leurs proches à qui s'ajoutent les commerçants, les élus, etc., ce qui m'a dissuadée de mettre cinq étoiles. N'empêche : le Présage est un roman passionnant et brûlant d'actualité...
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