De même que l'on dit à un gamin : « Va ranger ta chambre ! », j'ai envie de dire à
Peter Farris : « Va ranger ton roman ! ». J'avais lu «
le diable en personne » de cet auteur et je m'étais dit à l'époque qu'un nouveau talent du roman noir était né. Les retrouvailles ne sont pas aussi enthousiastes avec cette histoire. Certes
Peter Farris ne nous déçoit pas avec cette facétieuse brochette de personnages sortis d'on ne sait où. Je cite : « Après avoir assassiné Sasser, Kirbo rentra chez lui, étrangla sa femme et fit sa valise ». Il faut savoir que Kirbo est le sheriff du bled où se passe l'histoire et il n'a, à aucun moment, la moindre raison de la tuer. Drôle, non ? C'est pour ce genre de situation que c'est un régal que de lire
Peter Farris. Comme son personnage, il est capable du pire comme du meilleur. (Le pire étant de faire sa valise, le meilleur d'étrangler sa femme… N'est-ce pas ? Non, je déconne… Je vais encore avoir des problèmes).
Mais les passages du passé au présent, sans prévenir, n'avantagent pas du tout la lecture. L'auteur donne l'impression d'avoir bâclé sa rédaction ou de nous avoir rendu juste une ébauche. C'est comme dans la recette de la blanquette, si tu ne fais pas la liaison de la sauce, le résultat est très moyen. Ici il manque ce lien. Dommage.
J'attends le prochain roman de
Peter Farris avec impatience pour savoir si on a eu droit à un écart de conduite ou si le talent s'est évaporé.
A lire si tu as déjà lu «
le diable en personne », au moins tu auras déjà eu un aperçu de quoi est capable
Peter Farris quand il s'en donne la peine.
Traduction d'Anatole Pons.