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Critique de gruz


Imaginez Une pluie sans fin, torrentielle, qui dure encore et encore depuis des années. le sud des États-Unis gorgé d'eau au point d'être abandonné par le gouvernement et la plupart de ses habitants. L'horreur connue avec l'ouragan Katrina qui devient le quotidien.

Scénario catastrophe et roman post-apocalyptique que développe avec brio Michael Farris Smith dans son premier livre.

Le désastre écologique est omniprésent, mais l'auteur a pris le parti de se focaliser sur les destins de femmes et d'hommes plutôt que sur un discours écologiste. Les messages sont là, souterrains, loin de tout côté « donneur de leçon ».

Une aventure humaine donc, et un contexte qui tient davantage du drame psychologique que du roman de SF.

Car l'auteur met l'accent (sudiste) sur les gens du « terroir », loin d'être des héros. Juste des personnes qui tentent de survivre dans ce monde pourri jusqu'à la moelle par toute cette eau.

A l'image de ce personnage principal, solitaire et endeuillé, qui se retrouve confronté sans le vouloir à certains de ses congénères.

Une histoire qui laisse une part importante à l'émotion, avec une balance équilibrée entre action et réflexion. Un récit où le poids de l'eau fait face à celui des traumatismes intimes, du deuil ou des croyances religieuses.

On pourrait se croire parfois dans un des romans post-apo de Pierre Bordage, avec ces thématiques religieuses et cette communauté qui perd le sens de la réalité.

Au rythme de cette pluie battante qui pénètre les corps et les coeurs, Michael Farris Smith propose une ellipse (sans éclipse) du naufrage sudiste. A tel point que certains passages nous font oublier le côté contemporain de l'histoire et pourraient très bien figurer dans les romans des grands auteurs sudistes du XXème siècle.

Avec son style torturé et tortueux, il ne fait aucun cadeau à ses personnages (parce que la vraie vie n'en fait pas). Avec sa plume imagée et faussement erratique, il nous plonge dans un cauchemar où l'espoir a du mal à survivre. Après la pluie, le beau temps ?

On ressort rincé de cette lecture qui, comme la tempête cingle, gifle et fouette. Pour un baptême, Michael Farris Smith realise le tour de force de proposer un récit qui marque au fer rouge, malgré cette pluie diluvienne qui nous transperce jusqu'à l'os.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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