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Critique de Sabrina1988


Un grand merci aux éditions Collège de France et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique Non Fiction de juin 2023.

Il s'agit d'un essai tiré d'un colloque au Collège de France en juin 2021.
Il regroupe les interventions de plusieurs anthropologues, historiens et sociologues (Didier Fassin, Judith Rainhorn, Pascal Marichalar, Anne-Claire Defossez, Carolina Kobelinsky, Yasmine Bouagga, et Marielle Macé).

Cet essai traite des Vies invisibles et des morts indicibles,
1) ces personnes exerçant des métiers à risque (exposition à des produits dangereux, pénibilité, risques pour la santé mentale et physique),

2) celles qui n'ont d'autre choix que de s'exiler pour fuir leur pays en guerre, et qui vont tout faire pour passer les frontières, au risque de perdre la vie, à cause des politiques migratoires

3) et enfin celles qui sont condamnées à des peines de prison et qui vivent dans une cellule, privés de toute vie sociale et de dignité.

Je dois avouer que j'ai trouvé cette étude intéressante et très documentée, mais j'ai dû faire de longues pauses pendant la lecture pour ne pas être noyée dans les statistiques omniprésentes.
Il montre, arguments et chiffres à l'appui, que l'on n'est pas tous traités de la même façon dans le domaine carcéral si l'on est emprisonné en France ou aux Etats-Unis, si l'on est issu d'une famille modeste ou plus aisée, si l'on est de nationalité européenne ou étrangère, de peau blanche ou noire, etc.
Notre catégorie sociale impacte donc sur notre détention et sur notre possibilité d'obtenir ou non un aménagement de peine.

Cette étude donne froid dans le dos avec son constat sur la souffrance au travail, ces exilés qui meurent dans l'indifférence la plus totale et sans même de sépulture, ce pays des droits de l'homme qui a le taux de suicide en prison le plus important.

Ce livre montre toute la difficulté pour un Etat de mener à la fois une politique sécuritaire et sociale.
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