AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pompimpon


1878. Les guerres "Indiennes" sont terminées depuis longtemps, et les tribus parquées sur des Territoires sans ressources ni avenir, à proximité de forts militaires ou sous la surveillance de quakers totalement ignorants des civilisations indiennes mais qui représentent le Bureau des Affaires Indiennes sans le moindre embarras.

Une tribu cheyenne, les Dog Soldiers, décide de quitter le territoire de poussière rouge et de sècheresse d'Oklahoma où elle survit à peine, pour retrouver son mode de vie et la liberté sur sa terre ancestrale des Black Hills du Wyoming.

Quelques trois cents personnes, emmenées par leurs vieux chefs Little Wolf et Dull Knife, se mettent en route malgré les menaces des représentants du gouvernement américain, l'armée, le Bureau des Affaires Indiennes.

Il y a quelques guerriers, moins d'une centaine. Il y a surtout des femmes, des enfants, des vieillards, tous affaiblis par la faim, la soif, la misère, les maladies. Ils vont mobiliser sur leurs traces des milliers d'hommes, durant des mois, qui n'auront de cesse de les arrêter et de briser leur résistance par tous les moyens. Par TOUS les moyens...

L'histoire est racontée depuis les forts où les soldats et leurs officiers luttent contre l'ennui, depuis les détachements de cavalerie envoyés à la poursuite de ces sauvages, depuis les villes de Far West poussées comme des champignons au fur et à mesure de l'avancée des colons et des compagnies minières et ferroviaires.

Et d'un colonel de cavalerie ne doutant de rien et surtout pas de son bon droit de Blanc sur cette terre américaine, à un shérif tentant d'arrêter la levée d'une milice assoiffée de sang indien puis d'en limiter la nocivité , en passant par quelques officiers qui comprennent et estiment ce désir impérieux de liberté, c'est un grand nombre d'avis divergeants, voire opposés, qui s'expriment. On y lit leurs lâchetés, leur humanité, leur cruauté, leur courage, un acharnement absurde, de la générosité, du respect.

C'est à mon avis la grande force de cet ouvrage. Howard Fast n'a pas cherché à parler à la place des Cheyennes.
Il a reconstitué l'ensemble de cette histoire vraie avec les différents témoignages et documents auxquels il a eu accès. Et il a raconté cette poursuite impitoyable du point de vue des Visages pâles.

Publiée en 1941, cette quête de liberté et de respect d'un mode de vie différent prenait tout sons sens, d'autant plus qu'elle s'exprimait à travers le sort des Amérindiens, qui n'intéressait personne à l'époque.

Une lecture passionnante, un peu gâchée par la traduction. Non, quand on est à cheval on ne marche pas. On chevauche. On avance au pas. On galope.
Et non, en 1878, on ne fabriquait pas d'avion en papier quand on s'ennuyait, sauf à être extralucide. Il faudra attendre 1891 pour le premier vol humain en planeur, en Allemagne.
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}