Nous parlons à deux voix. Nous jouons à quatre mains. Harmonie des sons, mêlés aux voix qui disent, aux mots qui expriment. Les notes qui ondoient sous tes doigts, sur ces touches que nous partageons, sont le reflet de nos instants de grâce. Nous disons ensemble aussi, par cœur, le regard loin devant, l’avenir...
Sur ta hanche , ma main serre ta main qui serre la mienne , dans une immense communion de tendresse. Je reviens me glisser le long de ton dos pour approcher mon visage du tien. Tu te retournes vers moi. Nous nous tenons toujours la main, contre ta poitrine maintenant. Tu me dis merci et du plus profond de mon corps et de mon esprit, c'est moi qui veut te dire merci !
Je crois bien que de ma vie je n’ai connu un bonheur aussi absolu, celui avec toi de pouvoir entrer là où tout était absolument fermé, inaccessible, interdit. J’en retire un plaisir infini, dans mon corps, dans ma bouche, en même temps qu’une immense fierté parce petit à petit, patiemment, doucement, amoureusement, je suis parvenu à apprivoiser l’endroit qu’on t’avait tant meurtri.
Nous allons nous apprendre, ensemble, la douceur, apprendre à nouveau ce qu'on nous a volé.
— Tu sais, il y a des moments où je suis fou. Il faut que tu te le dises. Je ne m'adresse pas à toi. Je crie ma souffrance. Elle ne s'adresse à personne. Surtout pas à toi. Ce sont des instants fous, des désirs fous qui passent. Qui me passent vite.
C'était il y a quelques jours. Le souvenir de sa nuit m'enchante. Je voudrais qu'il y en ait d'autres. Serait-ce possible ? Le temps ne s'écoule pas.