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Critique de Le_chien_critique


Le plus grand risque en lisant ce Brouillard sur la baie est d'avoir en tête ce San Francisco de Maxime le Forestier pendant quelques jours.
Mais c'est en prenant des risques que, parfois, on découvre une pépite.

Je déplore régulièrement que les éditeurs de romans grand format soient très frileux dans le fait d'y ajouter du contenu supplémentaire : entretins, paratexte, nouvelles. Albi Michel Imaginaire ne déroge pas à la règle, mais propose de temps en temps de petits fascicules disponibles gratuitement en format numérique pour accompagner la sortie d'un nouveau roman, ici Widjigo. Brouillard sur la baie comporte deux nouvelles, dont l'une est exceptionnelle.Vous pouvez télécharger ce titre dans votre boutique habituelle.

Les anges tièdes
Cette nouvelle était ma première plongée dans l'univers d'Estelle Faye, une réussite. La nouvelle suit les pas d'une jeune fille pour qui le monde parfait manque un peu de saveurs. Je rajouterai, sans en déflorer plus, que le récit se situe à San Francisco.
La force de ce texte est d'avoir dilué les informations sur l'univers peu à peu, le lecteur découvrant les tenants de l'histoire au fur et à mesure, jusqu'à la chute, je devrais dire les chutes car il y a plusieurs paliers dans la révélation finale.

Nous sommes dans un univers de science-fiction où la quincaillerie ne l'emporte pas sur l'histoire. Certains pourront donc reprocher à Estelle Faye quelques facilités, quelques ellipses opportunes, je préfère y voir sa volonté de se concentrer sur les émotions et l'histoire de la jeune fille. C'est la SF que j'aime, où le personnage importe plus que le contexte, nous permet de nous mettre à la place de (et ici, je pense que ma décision serait identique à la jeune fille). La morale de l'histoire pourrait se résumer à : On a les utopies qu'on peut ! Les anges tièdes, c'est aussi un texte dont les images surgissent du texte. Un must.
Quelques fulgurances dans l'écriture, comme ce "velours de pénombre", quelques légèretés humoristique, tel ce "concours du plus gros navet", ou cette "trottinette déambulateur" !

J'avais rencontré ce texte grâce à l'expérience Coliopod, un podcast dont le texte avait été lu par l'autrice elle-même, un choix judicieux. Elle réussit à transmettre toutes les intonations voulues à son texte, un ton parfois naïf, ironique ou légèrement désabusé, ponctué de silences ou au contraire d'une rapidité dans la lecture. le podcast est toujours écoutable.
La nouvelle a remporté le prix Rosny Ainé 2017.

Bal de brume

"C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent là
Ont jeté la clé "

Gaël Ferrier a quitté la France sur un coup de tête pour poursuivre ses études cinématographiques à Los Angeles. Il y fait quelques connaissances et est invité par un vieillard excentrique dans sa villa perdu dans le fog. L'autrice prend son temps pour nous peindre sa galerie de portraits et la ville où ils se trouvent. Un quotidien banal jusqu'au moment où...
Lu sans savoir de quoi parlait le texte, la plume Estelle Faye m'a emporté avec elle pour m'emmener où je ne pensais pas aller. Même si je ne suis pas très fan de cette thématique, dont je tairai le nom, qu'il me manque sûrement certaines références pour savourer les clins d'oeil qui doivent y être, j'ai bien apprécié me perdre dans ce brouillard et son pouvoir étrange. J'ai même eu un goût de trop peu, j'aurais aimé y flâner un peu plus.
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