AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de batlamb


Le titre n'en fait pas mystère : on verra défiler ici un nombre remarquable d'arpents de vigne. Ou au moins le résultat de leur distillat, un spiritueux susceptible de rendre plus spirituel. Plus saoul, assurément.
Mais trêve de verbiages saoulants. Ces contes démarrent fort, avec un pastiche Du Livre des rois de Ferdowsi, qui nous apprend que la crise d'orgueil légendaire du roi de Perse Djamshid serait en fait due à l'invention du vin, un petit excès coupable après avoir tant comblé son peuple. On apprendra aussi pourquoi les Bretons ont perdu leur Éden (qui était bien sûr une mer pleine de cidre), après avoir voulu trop marchander avec un type à la queue trop fourchue. Bien que célébrant l'ivresse, les histoires mettent assez souvent l'accent sur la modération.
Mais d'un autre côté, point de modération dans la diversité des voyages éthyliques de ce recueil : Jean-Jacques Fdida vient se servir dans les flacons (ou équivalents) de presque tous les peuples et continents, depuis les indiens d'Amerique jusqu'aux habitants du Laos (l'Asie coule à nos oreilles). Il varie à l'envi les époques et les cultures, et l'ivresse passe aussi par d'autres substances que l'alcool, car comme le disait Baudelaire on peut s'enivrer de ce que l'on veut : « à votre guise »… et à votre santé ! On comprendra ainsi pourquoi la pipe d'un lama ne fait pas le même effet selon la progression du sujet vers le nirvana. Et quelle drogues le calife de Bagdad utilisa pour doper un conseiller potentiel, sans représailles de l'AMA (non pas le même lama que plus haut… certes il y a beaucoup de lamas sur ce site, ça prête à confusion… vous aurez compris que je vois double voire triple avec toute cette ivresse… ma langue se délie et babille sur Babelio.).
Bref c'est un petit livre qui donne juste l'impression de boire un petit coup, mais il est traître ! On en voit de toutes les couleurs, un kaléidoscope que les libations de ce recueil déploient de façon ambitieuse, puisqu'elles tendent vers l'infini. Peut-être est-ce justifié, car tant qu'il y aura des hommes, l'ivresse sera possible. Santé !
PS : merci aux éditions du Seuil et à Masse critique.
Commenter  J’apprécie          246



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}