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Critique de marina53


Alors qu'il rend visite à sa mère, Josephina, au coeur du township de Khayelitsha, Ali Neuman est étonné de la voir alitée, une infirmière à ses côtés. Devant l'insistance de son fils, la vieille dame, bénévole au dispensaire, est bien obligée de lui avouer que quelqu'un l'a agressée le matin même et lui a volé son sac. Bien décidé à retrouver le gamin responsable de cela, qui fait sûrement partie d'un gang, tentant de mettre la main sur sa mère, Ali reçoit un appel du sergent Dan Fletcher lui sommant de le rejoindre au Jardin botanique de Kirstenbosch. En effet, un employé municipal est tombé nez à nez avec le cadavre d'une jeune fille salement abîmé. Tant de coups sur le visage qu'il était impossible de l'identifier. Pas de sac à main à ses côtés mais une carte de vidéoclub au nom de Judith Botha, le fils de Nils Botha, ancien grand joueur de rugby et aujourd'hui coach emblématique des Stromers du Western Cape. Une supposition très vite démentie par la jeune femme qui informe Fletcher que son amie, Nicole, était en possession de sa carte. À l'autopsie, le médecin décèle plusieurs drogues dans le corps de la jeune femme dont une substance chimique non identifiée et inconnue...

Deux jeunes femmes assassinées en peu de temps... Deux blanches, qui plus est. Sordide crime racial ou l'affaire est-elle un brin plus compliquée ? L'on est chez Caryl Ferey, aussi l'on se doute que l'enquête va s'avérer bien plus complexe qu'elle n'en a l'air. Pour la résoudre, trois flics. Paumés, ébranlés, meurtris. Ali Neuman qui a dû fuir, avec sa mère, le bantoustan du Kwazulu après avoir vu son père pendu et son frère brûlé devant ses yeux. Dan Fletcher dont la femme se bat contre un cancer. Et Brian Epkeen, borderline, quitté par sa femme à cause de ses nombreuses infidélités et dont la communication avec son fils étudiant est impossible. Des personnages soignés et approfondis autour de qui gravitent des gamins des rues délaissés, des mafieux, des jeunes accros à toute sorte de drogues... Encore une immersion totale pour ce roman terriblement et effroyablement réaliste et d'une noirceur absolue. Entre drogue, sida, misère (sociale et sanitaire), mafia, violence, meurtre, racisme, Caryl Ferey ne nous épargne rien et dépeint un bien triste tableau de l'Afrique du Sud, un pays déchiré, sans repère, à la dérive. Un roman fort bien documenté et écrit, violent, cru, sans concession...
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