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Critique de Isacom


Un point à éclaircir pour commencer : l'histoire de ces mille femmes blanches réclamées par un chef cheyenne au président Grant, c'est du total pipeau.
Cela dit, cette invention donne lieu à un roman agréable à lire, au début. On suit avec assez d'intérêt les carnets de May Dodd, internée au 19ème siècle chez les folles, à la demande de sa riche famille qui n'approuvait pas ses choix de femme libre. Et ça, ça a existé.
Qu'elle accepte de partir à des milliers de kilomètres épouser un Cheyenne pour échapper à l'asile, c'est déjà beaucoup plus improbable. Mais là encore, le récit de sa vie indienne se laisse lire. Après tout, on sait que c'est un roman, et que pour conquérir un large public mieux vaut raconter les souvenirs d'une femme blanche que ceux d'une Indienne, n'est-ce pas.
Par contre, au fil du récit on commence à situer les évènements relatés dans leur cadre historique. Et j'ai été saisie d'un tremblement intérieur en sachant comment l'histoire allait se terminer.
Parce que "Enterre mon coeur à Wounded Knee" sur lequel, visiblement, s'est basé Jim Fergus, je l'ai lu.
Comme Benigni sur les camps de la mort dans "La vie est belle", Fergus fait s'émouvoir sur des personnages de fiction, au lieu d'ouvrir les yeux du public à propos d'un génocide réel.
Et le génocide des Indiens ne devrait pas être ainsi édulcoré, ainsi enrobé avec délicatesse dans les petits carnets d'une héroïne blanche.
Traduction de Jean-Luc Piningre.
Challenge États-Unis (Wyoming)
LC thématique d'août 2022 : "Lire en couleurs"
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