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Critique de Alienor


Il Caravaggio, peintre de génie à l'âme aussi claire-obscure que ses tableaux, a inspiré à Dominique Fernandez un roman fleuve qui nous entraîne dans le sillage de cet homme au tempérament bouillonnant, bagarreur et jouisseur. Qui exprime sa liberté en glissant dans ses tableaux des détails propres à choquer l'Eglise. A plusieurs reprises il connaîtra la prison en raison de ses provocations, et sa tête sera mise à prix à l'issue d'une bagarre dont son adversaire ne sortira pas vivant. Tour à tour adulé et honni, sa vie sera faite de périodes de faste grâce à des protecteurs épris de sa peinture, et de fuites pour échapper à une mort certaine. Une mort qui finira par le rattraper, sur une plage de Toscane, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.

A partir des quelques éléments biographiques connus sur la vie tumultueuse du Caravage, l'auteur tisse une trame romanesque empreinte de son amour pour le peintre, mais plus largement de l'Italie, où il a vécu un an lorsqu'il était étudiant. Cet amour se sent à chaque page, mais j'ai regretté que son écriture impeccable soit justement un peu trop académique. Pour parler crûment, je dirais que ce roman manque à mon goût de « tripes », de cette fièvre que l'on imagine emplir chaque jour de la vie de ce peintre sulfureux. Il faut attendre la toute fin du livre, lorsque Michelangelo (Michelangelo Merisi était le vrai nom du Caravage) retrouve enfin Mario, son amour perdu, pour que le roman se mette à vibrer. Or, Dominique Fernandez pouvait ici tout se permettre, contrairement aux biographes.
Il n'en reste pas moins qu'il a eu le talent impressionnant de construire son roman sur la base des tableaux du Caravage. D'imaginer ce que l'homme vivait, ce qui l'inspirait au moment où il peignait ses toiles. Il est d'ailleurs préférable d'avoir sous la main, parallèlement à celui-ci, un livre de reproductions de ses oeuvres. Cela leur donne un éclairage auquel on a envie de croire, même si l'on sait que tout cela - ou presque - n'est que fiction.



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