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Critique de umezzu


Ce petit récit de voyage sur les routes du Cid de Burgos à Valence est un magnifique dépaysement, doublé d'un voyage au XI éme siècle dans la péninsule ibérique.

Marc Fernandez a choisi de suivre les pérégrinations de Rodigo Diaz de Vivar, chevalier castillan, meilleur guerrier de son roi, Alphonse VI de Leon, mais banni en 1081 par celui-ci suite à l'attaque non autorisée d'un territoire maure. Voilà Rodrigue, qui deviendra des siècles plus tard le héros de la pièce de Corneille, errant avec sa petite armée, qu'il va mettre au service des camps opposés jusqu'à devenir le seigneur de Valence.
Fernandez, journaliste qui se dit non-sportif, chemine à VTT avec un des collègues espagnol sur 960 kilomètres en douze jours. Pour mesurer l'exploit sportif, imaginez les paysages de cette partie centrale de l'Espagne, assez désertique, avec du relief, du soleil, et quelques kilos d'affaires dans les sacoches. On sue avec Fernandez lors de ses efforts dans les cols (11 000 mètres de dénivelé positif cumulé quand même…). On découvre des parcs nationaux et des canyons, des villages aujourd'hui bien peu peuplés, des restes de châteaux forts et d'abbayes... le trajet fait revivre l'épopée du Cid Campeador, ce guerrier habile, malin, prêtant son épée à ceux qui savaient le récompenser, seigneurs catholiques ou roi de la taïfa musulmane de Sarragosse. Il voit petit à petit ses troupes grossir, jusqu'à pouvoir se tailler son propre territoire autour de Valence.
Fernandez fait aussi revivre El Cantar de Mio Cid, cette chanson de geste du XII éme siècle, en pointant ce qui reste aujourd'hui de cette époque dans ces paysages désertiques.

En cette période de nouveau confinement, ce livre renvoie des images de ces paysages arides de Castille ou d'Aragon, où les éoliennes ont remplacé les moulins. Marc Fernandez emmène le lecteur sur le porte-bagage de son fier VTT entre le onzième siècle et les efforts sportifs. Merci à lui pour ce voyage par procuration.
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