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Critique de Aquilon62


Après avoir cheminé dans les vici de Rome,
Après avoir erré dans les sestiere de Venise
Après avoir flané dans les ruelles de Florence,
Après avoir marché à la découverte de la Sicile,

Nous voici invités à déambuler dans Naples et toujours en compagnie de Dominique Fernandez. Et dire qu'il connaît bien cette ville est un euphémisme lui qui devient en 1957, professeur à l'Institut Français de Naples.

Sur le même schéma que ces précédents ouvrages, nous voilà donc conviés à une  déambulation érudite dans cette ville.
Dominique Fernandez se fait "guide touristique" mais quel guide !
Mêlant l'histoire de l'art, les souvenirs personnels, littérature ou la fréquentation des milieux artistiques, il nous fait découvrir cette ville qui pour beaucoup reste en proie aux stéréotypes.

Naples ville oh combien complexe à cerner, objet de tant de clichés et dont sont victimes les napolitains eux-mêmes : "ville sale, bruyante, aux rues défoncées, à la circulation chaotique, peu sûre, sans respect des lois, livrée à l'humeur de ses habitants, qui profitent du désordre pour n'en faire qu'à leur tête. Eux-mêmes sont les premiers à souffrir de ces maux et à pester contre l'incurie des autorités municipales, l'incompétence des fonctionnaires, l'impéritie des employés, le dysfonctionnement des services publics, l'organisation désastreuse des transports en commun, la vétusté des équipements urbains, la "maleducazione" générale"

Il nous démontre que Naples "a gardé son caractère, unique au monde, fait d'un mélange de paresse, de fébrilité, d'indolence, de courage, de philosophique scepticisme, de soumission au destin, de paganisme grec, d'orgueil espagnol, de fatalisme oriental, de superstitions africaines saupoudrées d'ironie moqueuse"

Mais sans tout cela Naples ne serait pas Naples comme le souligne l'auteur : "ses défauts font partie de son âme, qu'elle perdrait en s'alignant sur les standards européens. Son identité dépend de ses discordances. Plus agréable à vivre, propre, nette, « sans histoires », elle ne serait plus elle-même. de ses déveines, de ses déboires, la ville tire un sang plus riche, plus généreux que celui que dispensent la prospérité et le bien-être. Les Napolitains voudraient être aimés autant pour les défauts dont ils souffrent que pour les qualités dont ils sont fiers. Cette contradiction, cette espérance impossible, est le secret de leur comportement."

Forcément quand on pense Naples et Dominique Fernandez on pense à deux de ses oeuvres majeures "Porporino ou les Mystères de Naples" et "La Course à l'abîme". Alors bien sûr il sera question de Caravage, et de castrats. Mais l'auteur nous emmène des champs Phlégréens à Capri, en passant par 2 chapitres sur les églises et Naples en compte quatre cent soixante, sans oublier les musées. Mention spéciale pour l'église des Âmes du Purgatoire,

C'est toujours un bonheur renouvelé que de découvrir ou re-découvrir ces villes que l'on croit connaître, où il y a encore tant à apprendre. le secret être bien accompagné et guidé.
Mr Fernandez je repars les yeux fermés dès que vous nous convierez à de nouvelles errances.
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