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EAN : 9782848769028
212 pages
Philippe Rey (07/10/2021)
3.56/5   8 notes
Résumé :
Un parcours inoubliable au cœur de Naples par son meilleur connaisseur

Depuis soixante-dix ans que Dominique Fernandez parcourt Naples, la ville rayonne d'une splendeur intacte. Instable, volcanique, exaspérante et pourtant follement attachante, que serait
la cité sans ses discordances ? De ses déveines, elle tire un sang plus riche que celui que dispensent la prospérité et le bien-être.
Dans ce texte passionné, Dominique Fernandez nous ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après avoir cheminé dans les vici de Rome,
Après avoir erré dans les sestiere de Venise
Après avoir flané dans les ruelles de Florence,
Après avoir marché à la découverte de la Sicile,

Nous voici invités à déambuler dans Naples et toujours en compagnie de Dominique Fernandez. Et dire qu'il connaît bien cette ville est un euphémisme lui qui devient en 1957, professeur à l'Institut Français de Naples.

Sur le même schéma que ces précédents ouvrages, nous voilà donc conviés à une  déambulation érudite dans cette ville.
Dominique Fernandez se fait "guide touristique" mais quel guide !
Mêlant l'histoire de l'art, les souvenirs personnels, littérature ou la fréquentation des milieux artistiques, il nous fait découvrir cette ville qui pour beaucoup reste en proie aux stéréotypes.

Naples ville oh combien complexe à cerner, objet de tant de clichés et dont sont victimes les napolitains eux-mêmes : "ville sale, bruyante, aux rues défoncées, à la circulation chaotique, peu sûre, sans respect des lois, livrée à l'humeur de ses habitants, qui profitent du désordre pour n'en faire qu'à leur tête. Eux-mêmes sont les premiers à souffrir de ces maux et à pester contre l'incurie des autorités municipales, l'incompétence des fonctionnaires, l'impéritie des employés, le dysfonctionnement des services publics, l'organisation désastreuse des transports en commun, la vétusté des équipements urbains, la "maleducazione" générale"

Il nous démontre que Naples "a gardé son caractère, unique au monde, fait d'un mélange de paresse, de fébrilité, d'indolence, de courage, de philosophique scepticisme, de soumission au destin, de paganisme grec, d'orgueil espagnol, de fatalisme oriental, de superstitions africaines saupoudrées d'ironie moqueuse"

Mais sans tout cela Naples ne serait pas Naples comme le souligne l'auteur : "ses défauts font partie de son âme, qu'elle perdrait en s'alignant sur les standards européens. Son identité dépend de ses discordances. Plus agréable à vivre, propre, nette, « sans histoires », elle ne serait plus elle-même. de ses déveines, de ses déboires, la ville tire un sang plus riche, plus généreux que celui que dispensent la prospérité et le bien-être. Les Napolitains voudraient être aimés autant pour les défauts dont ils souffrent que pour les qualités dont ils sont fiers. Cette contradiction, cette espérance impossible, est le secret de leur comportement."

Forcément quand on pense Naples et Dominique Fernandez on pense à deux de ses oeuvres majeures "Porporino ou les Mystères de Naples" et "La Course à l'abîme". Alors bien sûr il sera question de Caravage, et de castrats. Mais l'auteur nous emmène des champs Phlégréens à Capri, en passant par 2 chapitres sur les églises et Naples en compte quatre cent soixante, sans oublier les musées. Mention spéciale pour l'église des Âmes du Purgatoire,

C'est toujours un bonheur renouvelé que de découvrir ou re-découvrir ces villes que l'on croit connaître, où il y a encore tant à apprendre. le secret être bien accompagné et guidé.
Mr Fernandez je repars les yeux fermés dès que vous nous convierez à de nouvelles errances.
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Cadeau après un séjour napolitain, ce livre poursuit et enrichit la visite de cette ville aux 450 églises et aux multiples plaisirs renouvelés. Dominique Fernandez est un académicien érudit qui fut enseignant il y a fort longtemps dans ladite ville, essuyant les plâtres d'une méconnaissance des us et coutumes d'un territoire encore sous la coupe de moeurs d'un autre âge. La succession des maîtres de la ville au cours des siècles a créé des interactions et des constructions qui ne sont pas venues à bout de l'indiscipline, de la soif de vie et de transgressions du peuple napolitain. On ne prête qu'aux riches, dit-on, pour justifier telle ou telle dérive condamnable par les gens de la bonne société. Les codes de l'Eglise, omniprésente, furent foulés aux pieds du haut en bas de l'échelle sociale, les passerelles entre les strates sociétales s'établirent au travers de ce qui nous unit tous sur cette planète, à savoir le sexe, le pouvoir et l'argent. Les turpitudes sont pardonnées dans le secret du confessionnal, dernier endroit à qui confier son mal-être, aussitôt clamé sur les trottoirs disjoints des venelles sombres et crasseuses du centre historique. L'art ne pouvait que s'épanouir dans un tel substrat, nul besoin d'engrais pour voir Caravage trouver ici son acmé, et la suite de ses élèves de parsemer les églises de nombre de tableaux s'inspirant du maître, désormais occis non loin des tavernes et bordels de la ville grouillante de cette vie qui semble ne jamais vouloir se reposer.
L'érudition de Fernandez est parfois un peu vaine mais elle accompagne mes pas dans des lieux dont je me rappelle à présent la richesse artistique et donne à mes émotions un contenu circonstancié.
Merci à lui et à la personne qui m'offrit ce complément de promenade.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La spécificité napolitaine, la napolitude est quelque chose de si particulier, de si fragile, de si précieux, qu’elle se dissout, s’évapore au contact d’un milieu qui n’est pas le sien.
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Si l’architecture, la sculpture, la peinture baroques ont pris un tel essor à Naples, c’est précisément parce que cet art, qui a horreur du vide, correspond au tempérament napolitain.
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Videos de Dominique Fernandez (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Fernandez
Arthur Dreyfus Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui - éditions P.O.L: où Arthur Dreyfus tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" et où il est notamment question d'intensité de vie et d'écriture, de rencontres sexuelles et de leurs retranscriptions, du désir et de l'amour, de la pulsion de mort, de sexualité gay et des 2300 pages du livre, de honte et de morale, de repentir et de rédemption, d'Emmanuel Carrère et de Michel Foucault, de Guillaume Dustan et de Dominique Fernandez, de Grindr et de plans, de vérité et d'intimité, à l'occasion de la parution de "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" aux éditions P.O.L, à Paris le 19 février 2021
"il faut en finir avec le malheur d'être gay"
"Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."
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