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Critique de MarcelineBodier


Pour beaucoup de raisons, La conversation amoureuse a été pour moi un coup de coeur absolu...

Parce que c'est une rencontre sexuelle, Pauline le sait et (se) le dit : « Elle était sûre que cette rencontre était d'abord sexuelle, à cause du pincement aigu qui avait réveillé son corps ». Mais ce que raconte le livre, c'est le désir, l'attraction, l'attente, la découverte, l'incertitude, le supplice de l'urgence et de la lenteur, la conquête... un peu comme dans nos fantasmes ou nos rêveries éveillées, mais sans avoir besoin de les inventer puisqu'Alice Ferney s'en est chargée.

Parce que ce n'est pas une histoire d'adultère, mais une histoire où il est possible de vivre plusieurs vies en une seule en ne sachant plus laquelle est « la vraie ». « Elle avait l'impression singulière de vivre une scène de film, un moment qui aurait été à côté de sa vraie vie, à part. Un moment faux. » : Pauline et Gilles ? Pauline et son mari ? Ou un couple d'amis ?

Parce que 75 ans après Les faux-monnayeurs, j'ai enfin retrouvé un livre (intéressant) bâti sur l'idée de toujours dévoiler au lecteur les pensées de deux protagonistes à la fois. Le lecteur est Pauline et sait quelles secrètes attentes se cachent derrière ses paroles et ses silences, mais il est aussi Gilles et sait quelles secrètes omissions sont derrière les siens (toute ressemblance avec Edouard et Olivier...). Le lecteur est donc le seul à comprendre comment se sont formés leurs malentendus : il est assis à la place de Dieu, quel privilège...

Parce que ça ne s'arrête même pas à cette place de Dieu : le lecteur a également accès aux pensées que chaque personnage est stupéfait de découvrir en lui-même. L'autre est un étranger, c'est entendu, mais chacun l'est aussi pour soi-même, et Alice Ferney débusque tout cela. « Avez-vous déjà trompé votre femme ? dit-elle, retournant l'offensive dans l'exaltation de la complicité, stupéfaite de ce que lui faisait dire le sentiment de plaire ».

Parce qu'un jour dans notre vie, nous avons tous été Pauline ou Gilles et que grâce à eux, nous pouvons « ... tenir l'attirance érotique pour la plus belle expérience de la vie et [nous] réjouir de la vivre une nouvelle fois ».

Et merci à 20 minutes qui m'a une nouvelle fois permis de parler d'un coup de coeur littéraire dans ce format dynamique et rythmé des « parce que » !
Lien : http://www.20minutes.fr/arts..
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