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Critique de Clap100


Il m'est rarement arrivé d'ouvrir un livre qui représentait à ce point si peu d'intérêt pour moi. Elena Ferrante écrit bien, son style est celui d'une écrivaine accomplie, elle a du souffle, beaucoup de souffle même, et d'une certaine manière de l'imagination car il en faut beaucoup pour parvenir à divaguer ainsi durant plus de 400 pages avec si peu
d'assises solides, si peu de profondeur et sans qu'aucune de ses réflexions ne contribue à faire avancer une intrigue d'ailleurs quasi inexistante. L'autrice est sans cesse à contre-pied de son propos nous affligeant, pages après pages, de tout ce qui n'est pas dit et qui aurait pu être dit, de ce qui n'a pas été fait mais qui aurait dû être fait, de ce que l'autre a pensé mais qui n'est pas exactement ce qui aurait dû être pensé car elle n'a pas dit ce qu'elle pensait car elle pensait à ce moment à Roberto se demandant s'il la trouvait belle, même s'il l'avait dit (mais le pensait-il vraiment), et s'il le pensait l'était-elle pour autant, car elle ne le pensait pas; elle pensait plutôt à Vittoria la pas belle elle non plus selon ses parents, mais l'était-elle à ses yeux, et si elle l'était l'était-elle vraiment elle aussi ? Et si seulement ces quiproquos aboutissaient à une réflexion palpable, concrète, si quelque-chose quelque-part parvenait enfin à s'incarner, à s'ouvrir hors de ces conques de gamines en perpétuel questionnement à savoir ‘'chu-tu belle, oui ou merde'', cercle vicieux, obsessif, étouffant, plat, banal, ennuyeux, pas nécessaire…

Et le bracelet, oui le bracelet, fascinant ce bracelet, intriguant, symbolique, mystérieux... Qui l'a donné, qui l'a reçu, comment ça se fait que c'est toi qui l'a ? Mais il n'est pas à moi. À qui alors ? Sans doute à Tartempionne. Mais comment ça se fait, c'est peut-être ton père ? Et ta soeur ? Véritable personnage aussi captivant que ce trio de jeunes filles.

J'aurais mille exemples, mille passages de ce vide colossal, de cet abysse de platitudes, de cet imbuvable parcours de gamines en quête d'identité, publié hélas (Ô rage, Ô désespoir !) chez Gallimard, mais je vous en fais grâce. Bref, cet ouvrage me tombait littéralement des mains.

Et pour arriver à quoi au juste ? Une histoire couchée à froid sur papier, un pataugeage dans l'adolescence sensé conduire ces fillettes vers une maturité que peu de femmes en ce monde parviendront à atteindre, c'est là l'objectif avoué de Ferrante mais qui malheureusement aurait viscéralement besoin d'une suite pour aboutir enfin à quelque-chose.

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