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Critique de Cancie


Ayant lu L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante et l'ayant beaucoup apprécié, c'est L'amour harcelant, son premier roman, publié en France en 1995 et réédité l'an dernier, que j'ai décidé de découvrir.
Dans la première phrase, très laconique, la narratrice, Delia, nous fait part de la mort de sa mère, Amalia (63 ans), par noyade. Elle a été retrouvée, portant sur elle, seulement un soutien-gorge neuf, griffé, acquis dans une coûteuse boutique napolitaine, ses boucles d'oreilles, sa bague de fiançailles et son alliance. Delia donc, la quarantaine, va tenter de résoudre l'énigme de cette mort.
Ce roman est en quelque sorte le récit d'une fille qui part à la recherche de sa mère. C'est alors que des souvenirs enfouis remontent, souvenirs d'enfance où son père, son oncle Filippo et l'ami et associé de son père, Caserta et son fils Antonio, jouent un rôle important.
La ville de Naples est également un élément essentiel ; elle est plus qu'un décor urbain où se déroule le fil de l'existence des personnages : elle est vivante, grouillante de cris et d'odeurs. Est également très présent le dialecte ou plutôt la langue napolitaine qui lui est hostile car liée à la violence paternelle. C'est un terrible règlement de compte entre mère et fille.
En fait, en tentant de mieux comprendre sa mère, en menant l'enquête sur sa mort, c'est sa propre vérité que Delia recherche et finira par trouver : elle n'a existé que par sa mère.
C'est un récit bouleversant jusqu'au malaise qu'Elena Ferrante nous livre. Ses mots heurtent et dérangent. Elle arrive de façon magistrale à nous faire ressentir les sentiments contradictoires que Delia éprouve pour sa mère, sentiments qui sont un mélange de fascination, d'amour et de haine, un rapport mère-fille tortueux, douloureux, passionnel.
L'amour harcelant est un livre un peu difficile à lire car on ne sait jamais si on est dans la réalité, dans la folie, dans les faux-semblants, où l'atmosphère est lourde, pesante, sombre, beaucoup moins lumineuse que dans L'amie prodigieuse et pourtant, par bien des points, il annonce déjà ce dernier.
C'est plutôt après coup que j'en ai apprécié l'écriture.



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