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Critique de Lune


Je ne savais pas vers quoi j'allais en choisissant cette lecture.
Le titre mystérieux avec sa référence qui n'apparaîtrait que tard sous les yeux contenait des mots interpellants, le souffle chrétien dans celui de sermon et l'élévation de souvenirs de prêtres en haut d'une chaire, celui de chute et l'abîme qu'il contient et Rome, la Rome antique païenne et chrétienne. Un méli-mélo de souvenirs mythologiques, religieux... souffle dans le titre des images de péplum.

Non, la référence est « augustinienne » du nom du sermon qu'il prononça en 410.
« Le ciel et la terre passeront ».

Nous voici donc dans un roman « philosophique » qui dans un déroulement phraséologique d'une longueur étourdissante nous conte une histoire humaine des 20 et 21è siècles.
Phrases incantatoires, brutales parfois, précises toujours qui bondissent et rebondissent à travers plusieurs vies.
Du grand-père, dernier bastion d'une famille disparue (mise en abyme remuante de la photo contemplée, de l'absence primale (il n'était pas encore né), de la présence en sursis (tous sont morts sauf lui), en passant par l'amour incestueux de son fils pour sa cousine, jusqu'aux petits- enfants entravés par les ténèbres de la vie et par leurs propres ténèbres, tout est disséqué. Sans oublier ceux qui entourent les héros dont part l'histoire : amis, consommateurs du bar dans lequel l'auteur décrit la mouvance des âmes, l'enfer Jérôme Bosch qui s'y déroule, petites femmes sans avenir si ce n'est celui de Marie-Madeleine, autres que l'on verra bien dans le rôle de saintes, pauvre innocent humilié et toute la violence qui en ressortira aboutissant à « La chute... ».

La Corse et Rome, Libero et Matthieu (Leibnitz et Saint-Augustin), autant de parallèles sous-jacents tout au long de la lecture jusqu'au mysticisme du dernier chapitre qui m'a agacée, désarçonnée...

Des moments d'humour et des moments d'une brutalité extraordinairement vivante rendue par ce style incomparable dont Jérôme Ferrari a le secret.

Ce roman qui montre et démontre combien la vie est difficile, combien les ténèbres l'entourent et met en exergue que, quel que soit le chemin choisi (le frère qui échappe à toute responsabilité, la soeur qui fuit dans l'archéologie et un « autre » sol natal – , etc... autant de leurres).

« Ce que l'homme fait, l'homme le détruit ».
Roman démoniaque et ... divin. Dualité.
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