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Critique de ibon


Belle plume; et la réflexion désenchantée sur la destinée des protagonistes de notre époque prend de la hauteur avec, en écho, les mots d'Augustin d'Hippone (Saint Augustin) en 410, à la fin du roman:

"Rome est tombée mais n'est-ce pas, en vérité, comme s'il ne s'était rien passé?
La course des astres n'est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant, le présent surgit du néant et retourne au néant, vous êtes là, devant moi mais le monde marche encore vers sa fin, mais il ne l'a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l'atteindra [...]"

Le style de l'auteur est le point fort de ce roman. Des phrases qui prennent leur élan et découpent en tranches chaque personnage comme pour mieux détailler la tragédie de chacun d'un long trait de plume. Chaque projet ou destinée ainsi se fissurent tôt ou tard.

Un roman donc assez noir mais ce qui m'a intéressé est la transmission de l'échec du grand-père de génération en génération.
Le récit commence par le déclencheur de tout cela: une photo de 1918. Marcel, le grand-père, y contemple sa famille où il y manque son père, encore détenu pour travailler dans une mine de sel et lui-même, pas encore né.
le talent de l'écrivain est d'extraire de cette photo la détresse de la mère qui va se transmettre et accompagner la famille, sur fond de déclin de l'empire français (Dien bien phu, Algérie...), jusqu'à la Corse où la dernière génération reprend un bar ...

Ce roman de Jérôme Ferrari n'est vraiment pas mal du tout et son style me plaît.
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