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Critique de LaurentCH78
Il est intéressant de se pencher sur un conflit essentiellement européen, qui a fait 10 à 20 millions de morts entre 1914 et 1918.
Le livre "la Grande Guerre" de l'excellent historien Marc Ferro, écrit en 1969, permet à la fois de revivre l'enchaînement des événements et d'essayer de les comprendre un peu mieux.
Ce qui frappe, outre les témoignages sobres et émouvants des soldats, c'est la somme d'erreurs, de malentendus et d'incompréhensions , dans chaque camp, qui a amené le déclenchement de la guerre , sa longueur et ses désastres.
Ça commence en juin 1914. le fameux attentat de Sarajevo aurait pu et aurait dû rester une péripétie du conflit régional des Balkans. L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand d'Autriche Hongrie n'avait pas provoqué une immense émotion à Vienne.
Une partie des dirigeants allemands a manoeuvré pour pousser son alliée l'Autriche à intervenir contre la Serbie, soi disant coupable de l'attentat. En réalité les liens entre l'Etat serbe et les assassins de François Ferdinand n'étaient pas très nets, loin de là.
Autres erreurs : les allemands sont persuadés que les Anglais n'interviendront pas pour soutenir les Russes, alliés de la Serbie...
Ils sont certains que l'Italie les soutiendra ou restera neutre. En réalité en 1915, l'Italie, après avoir fait monter les enchères, se ralliera aux Alliés (France, Russie, Royaume-Uni) qui lui ont fait les meilleures promesses d'extension territoriale en cas de victoire.
Tout au long de la guerre, les erreurs d'analyse des états majors sont innombrables. Elles aboutissent à des pertes humaines délirantes et à de maigres résultats. C'est vrai en 1914 quand les Allemands pensent que les Russes ne seront jamais prêts à combattre. En 1917 les Anglais s'obstinent à vouloir attaquer en Belgique à Passchendaele. 600 000 morts pour quasiment rien.
La même année le général Nivelle annonce la victoire en 48 heures maximum : l'offensive Nivelle durera des mois et fera 400 000 morts à peu près pour rien.
Marc Ferro multiplie les exemples avec son style précis et élégant.
Même la fin de la guerre et les traités de paix en 1919 sont truffés d'erreurs et d'incompréhensions.
Il est indiscutable que l'Allemagne portait une forte part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et devait payer pour cela "dans une certaine mesure". Mais les efforts demandés à l'Allemagne étaient excessifs. Peu de gens chez les Alliés en étaient conscients. Cette situation a nourri un désir de revanche et a aidé les nazis à prendre le pouvoir.
De même les traités de paix furent fondés sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. D'où la création de nouveaux états : Yougoslavie, Hongrie, Tchécoslovaque etc...Sauf que ce principe fut appliqué à géométrie variable. La demande des autrichiens à cette période d'être rattachés à l'Allemagne n'a pas été acceptée par les Alliés, ce qui a décrédibilisé les traités.
Le livre "la Grande Guerre" de l'excellent historien Marc Ferro, écrit en 1969, permet à la fois de revivre l'enchaînement des événements et d'essayer de les comprendre un peu mieux.
Ce qui frappe, outre les témoignages sobres et émouvants des soldats, c'est la somme d'erreurs, de malentendus et d'incompréhensions , dans chaque camp, qui a amené le déclenchement de la guerre , sa longueur et ses désastres.
Ça commence en juin 1914. le fameux attentat de Sarajevo aurait pu et aurait dû rester une péripétie du conflit régional des Balkans. L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand d'Autriche Hongrie n'avait pas provoqué une immense émotion à Vienne.
Une partie des dirigeants allemands a manoeuvré pour pousser son alliée l'Autriche à intervenir contre la Serbie, soi disant coupable de l'attentat. En réalité les liens entre l'Etat serbe et les assassins de François Ferdinand n'étaient pas très nets, loin de là.
Autres erreurs : les allemands sont persuadés que les Anglais n'interviendront pas pour soutenir les Russes, alliés de la Serbie...
Ils sont certains que l'Italie les soutiendra ou restera neutre. En réalité en 1915, l'Italie, après avoir fait monter les enchères, se ralliera aux Alliés (France, Russie, Royaume-Uni) qui lui ont fait les meilleures promesses d'extension territoriale en cas de victoire.
Tout au long de la guerre, les erreurs d'analyse des états majors sont innombrables. Elles aboutissent à des pertes humaines délirantes et à de maigres résultats. C'est vrai en 1914 quand les Allemands pensent que les Russes ne seront jamais prêts à combattre. En 1917 les Anglais s'obstinent à vouloir attaquer en Belgique à Passchendaele. 600 000 morts pour quasiment rien.
La même année le général Nivelle annonce la victoire en 48 heures maximum : l'offensive Nivelle durera des mois et fera 400 000 morts à peu près pour rien.
Marc Ferro multiplie les exemples avec son style précis et élégant.
Même la fin de la guerre et les traités de paix en 1919 sont truffés d'erreurs et d'incompréhensions.
Il est indiscutable que l'Allemagne portait une forte part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et devait payer pour cela "dans une certaine mesure". Mais les efforts demandés à l'Allemagne étaient excessifs. Peu de gens chez les Alliés en étaient conscients. Cette situation a nourri un désir de revanche et a aidé les nazis à prendre le pouvoir.
De même les traités de paix furent fondés sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. D'où la création de nouveaux états : Yougoslavie, Hongrie, Tchécoslovaque etc...Sauf que ce principe fut appliqué à géométrie variable. La demande des autrichiens à cette période d'être rattachés à l'Allemagne n'a pas été acceptée par les Alliés, ce qui a décrédibilisé les traités.
