Les lendemains ne chanteront pas.
Chaque drame vécu a sa chronologie propre , sa respiration,ses crises , ses temps morts,sa progression qui ne coïncident pas avec le découpage en périodes abstraites qui varient selon les idéologies.
Le sport a joué le rôle d'un stimulant pour le sentiment national .Ce sont ses premiers chantres qui le constatent. Le sport " détache de la vie politique et crée le goût inné de la discipline".
Les écoliers le savent: dés l'âge le plus tendre , ils ont vu sur le premier livre d'histoire l'aigle prussien s'abattre sur le coq gaulois, lui arracher ses belles plumes tandis que le peuple de Paris ,affamé par le blocus,le bombardement et la guerre,attendait son ravitaillement dans les rues glacées , réduit dans sa misère à se nourrir de rats.
Les difficultés et les contraintes de la vie ont produit une génération très tendue.Les gens n'ont pas la patience d'attendre que les nouvelles conditions d'existence leur fassent une place...et la guerre, la guerre qui éclaterait, les libérerait de cette difficulté...
Les sports font naître l'endurance , le sang froid ,les vertus militaires et maintenant la jeunesse dans l’atmosphère belliqueuse.
D'Alfred de Musset à Hansi , l'imagerie populaire a substitué l'Allemand à l'Anglais comme ennemi national.
Sans le savoir ,ces hommes avaient substitué un champ de haine à l'hymne de la vie ou de la révolution.