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Critique de Arakasi


Qu'est-ce que la vampire ? Selon les plus crédules, un monstre sauvage rôdant dans les bouges de Paris pour y boire le sang de vertueuses jeune filles. Selon les plus sceptiques, un groupe de criminels, plus assoiffé d'or que de sang, enlevant à tour de bras de jeunes aristocrates fortunés pour leur soutirer de l'argent. Ou encore un vaste complot contre le premier consul Bonaparte, le héros chéri de la capitale. Une chose est sûre cependant : la vampire existe. Et elle est dangereuse, très dangereuse… Lancé sur les traces de ce monstre aux allures de spectre, le vieux maître d'armes Jean-Pierre Gâteloup arpente les rues de Paris. D'abord pour défendre ses concitoyens mais surtout pour protéger sa fille adoptive Angèle qui dépérit de douleur depuis que son amant, René, s'est pris de passion pour une belle aristocrate, la comtesse Marcian Gregoryi. René ne voit plus sa fiancée, il la fuit, il la délaisse et tout ça pour qui ? Une étrange jeune femme, tantôt brune, tantôt blonde, toujours sublime, venue tout droit des terres orientales où naissent et pullulent, comme chacun le sait, les monstres les plus inquiétants.

Il y a un peu tout et n'importe quoi dans « La vampire » de Paul Féval : histoire d'amour romantique, enquête policière, intrigues fantastiques, complots politiques… Dans un premier temps, cet enchevêtrement de genres forme un tableau assez confus. Il faut donc passer l'obstacle des quarante premières pages, un peu longuettes et nébuleuses, pour rentrer dans le vif de l'histoire et l'apprécier à sa juste valeur. L'intrigue est habile, riche en fausses pistes et coups de théâtre, et se suit avec un vif plaisir. Comme souvent chez Féval, l'histoire d'amour est sans grand intérêt et le couple de jeunes premiers à baffer. Heureusement, les personnages secondaires sont là pour donner du piquant à la sauce, notamment l'apprenti médecin Germain Patou à la langue si bien pendue ou le secrétaire général de la police, l'inénarrable M. Berthellemot (surtout ne pas sauter l'interrogatoire de Gâteloup par ce digne monsieur, un grand moment comique !). La relecture du mythe vampirique, quant à elle, est très maligne et ne manque pas de poésie. Jolie conclusion notamment qui pare le personnage de la comtesse Gregoryi d'une aura de mythologie et de tragédie du plus bel effet. En conclusion, un petit roman de qualité, à défaut d'être très facile d'accès.
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