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Critique de Clelie22


La Bretagne n'a pas attendu les portiques ecotaxe pour être une terre de révolte. Ce roman oublié de Paul Féval s'inspire de celle des Frères bretons sous la Régence. Il ne raconte pas l'histoire tragique du marquis de Pontcallec mais imagine un grand seigneur du pays de Rennes, Nicolas Treml. Quelques années après l'issue sanglante de la révolte de Pontcallec, il est l'un des derniers à protester encore véhémentement contre le piétinage des privilèges bretons par le pouvoir royal. Réduit à défendre sa chère Bretagne par un coup d'éclat aussi hardi que risqué, il transmet ses domaines à un cousin, chargé de les remettre à l'héritier légitime, le petit-fils de Nicolas, lorsqu'il en aura l'âge. Mais le vieux seigneur a à peine tourné les talons que le cousin Hervé de Vaunois met tout en oeuvre pour se débarrasser de l'héritier légitime et de ses protecteurs. Parmi eux, le plus déclassé des êtres, un albinos vivant misérablement dans la forêt.
Une vingtaine d'années plus tard, Hervé de Vaunois, seul maître des domaines de Treml, doit faire face à une révolte populaire : les gens de la forêt, excédés par les taxes et les mauvais procédés de leur seigneur, mènent des attaques sous la conduite du "loup blanc".

Ce roman assez court est un roman d'aventure très classique, en particulier dans le choix des personnages : le fier vieillard, l'héritier disparu, le jeune homme brave et franc, la jeune fille belle et douce, le traître cupide et prêt à tout. Celui qui change un peu dans le tableau, c'est Jean Blanc l'albinos. S'il joue un peu le rôle du fou qui profite de sa réputation de tête dérangée pour dire quelques bonnes vérités aux grands, il sort aussi des limites de ce rôle pour prendre une part active à l'intrigue, à l'image du bossu dans le roman du même nom. Finalement, ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans ce roman, c'est ce personnage, d'autant qu'il est très rare de voir des albinos dans la fiction et encore plus rare qu'ils n'aient pas un rôle de méchant. Les deux principaux personnages féminins sont aussi assez réussis et actifs dans l'histoire. Finalement, celui qui joue le plus le rôle de la demoiselle en détresse, c'est le jeune capitaine Didier. Il n'a pas un rôle très actif dans l'histoire (et dort même au moment du climax). Pour le reste, l'intrigue est très classique et racontée d'une manière assez prévisible : on peut anticiper longtemps à l'avance les révélations finales.
Elle paraît presque être un prétexte permettant à Féval de décrire la fierté et la noblesse du caractère breton. Son panégyrique paraîtra peut-être un peu excessif et chauvin mais, à une époque où les Bretons étaient souvent méprisés et considérés comme des paysans attardés et idiots (cf. Victor Hugo dans Quatre-vingt-treize et bien d'autres...), un regard plus positif n'était pas de trop.
Enfin, c'est un roman servi dans un style alerte et fluide. C'est une lecture agréable.

Il n'est plus édité mais on peut le trouver en ebook et dans une version audio agréable sur le site Littérature audio

Challenge XIXe siècle 2023
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