Ainsi Lautrec nous démontre d’une façon très frappante qu’avant tout l’art est une façon de voir.
Il est très utile de noter que si toutes ces choses typiques, entraînantes ou cocasses le délectaient, il avait en revanche une répugnance pour ce qui était guenilleux et triste : il avait horreur de ce qui, disait-il, « avait le côté pauvre ». … ce qui était grossier, malpropre ou stupidement brutal.
Deux besoins maintenant dominent impérieusement cet organisme précaire et ce fin cerveau. Le besoin de vivre et le besoin de peindre. J’entends par le besoin de vivre un appétit ardent de toutes les sensations et de toutes les distractions qui sembleraient devoir lui être physiquement refusées. Il y a là comme une sorte de rébellion de toutes les aspirations d’un être contre ses fatalités. Point d’aveu ; ce serait banal et dépourvu d’intérêt. Au contraire, une attitude résolue et naturelle, un air de ne pas s’apercevoir qui devient d’un dramatique profond et d’une poignante élégance.