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Critique de Mimeko


A Tunis, Michkat, la quarantaine, avocate et divorcée, s'occupe de sa mère qui commence à perdre la tête... Dégoutée par les compromissions et les magouilles de son patron, elle démissionne et s'interroge sur son avenir. Il y a bien un endroit où elle pourrait faire le point, la maison de famille en bord de mer, un lieu chargé de souvenirs, qu'elle souhaite retaper.
Au même moment, Rached, est contacté par Mansour - un homme qui semble disposer d'un réseau politique solide et étendu - pour trouver un endroit calme pour y héberger un certain Naceur, qui vient de sortir de prison. Ses recherches l'amène vers cette petite maison en bord de mer qui semble inhabitée et que le gardien voisin propose de louer empochant le loyer pour son compte...Une cohabitation commence entre Rached et Naceur, dans une sorte de résidence sous surveillance, accompagnée par la famille du gardien qui se charge de faciliter la vie des deux hommes dans cette cohabitation forcée.

Ouatann - qui signifie pays, patrie et foyer - est une confrontation de plusieurs personnages dans un lieu unique, la petite maison de famille, réquisitionnée sans que la propriétaire n'ait été prévenue mais le sujet du roman est ce huis clos mystérieux entre deux personnages dont on apprend au fur et à mesure le passé et les motivations. Des personnages, archétypes de la Tunisie d'avant la révolution de jasmin, qui représentent des corrupteurs et corrompus, affairistes et hommes de main...La famille du gardien, elle, représente cette Tunisie pauvre, instruite mais exploitée dans un contexte de chômage élevé et Michkat, symbolise la femme tunisienne, émancipée universitaire qui s'interroge sur son devenir et sur ses choix de vie.
Ouatann est un récit très intéressant sur le plan historique, Azza Filali s'empare de personnages qui représentent à la fois cette Tunisie engluée dans la corruption, l'affairisme, et la Tunisie des combines souvent nécessaires pour permettre aux plus démunis de survivre...
Ouatann est donc un récit instructif avec toutefois un bémol, une fin un peu bâclée et expéditive, mais j'ai apprécié l'aspect politique et historique du roman.
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