Il y a toujours une vie après la vie quand on aime la vie.
Elle disait, je suis vivante, et c'était exactement ça, avec elle, j'étais vivant. Tout dans cette cabane me semblait merveilleux. Les râteaux, les pelles, les pioches, les arrosoirs qui pendaient à des clous. Merveilleux les tonneaux, les paniers en osier, les trucs en ferraille dans un coin. Merveilleux les rayons de soleil où s'étiraient paresseusement les grains de poussière. Merveilleux de se promener à poil dans ce petit palais tapissé de toiles d'araignée.
Dans la cuisine Suzanne expérimentait sa nouvelle cuisinière, une matelote d'anguilles de Loire au chinon ferait l'affaire.
Le train est un monde clos. Les concepteurs de rames pourraient économiser le vitrage, la plupart des voyageurs ne s'en apercevrait pas. Mis à part un enfant, personne ne s'intéresse au paysage. La moitié somnole, les téléphones portables hypnotisent l'autre moitié.
Les gens n'aiment pas la vérité. Ils ont besoin de se raconter des histoires pour trouver du sens à leur vie...
Accepter de perdre, c'est accepter de vivre.
-- Moi, je n'ai pas besoin de boire pour être saoule, il suffit que je vous écoute!
Cette file de vieilles personnes s'accrochant les unes aux autres, s'entre-heurtant, butant sur les pierres du chemin, donnait l'impression de venir du fond des temps.
-- L'homme qui boit aime qu'on l'écoute.
Le soir, je ruminais, un oeil sur le téléviseur où Claude François s'agitait en couinant " J'y pense et puis j'oublie..." Ce braillard à voix de fausset m'épuisait le cerveau. Ses postures de grenouille énervée, ses gesticulations d'insecte avide, et ses chansons pour pouponnière, tout ça m'agaçait.