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EAN : 978B08768YMY4
138 pages
Serge Safran éditeur (07/05/2020)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Paul Esnault prend le train pour se rendre à des obsèques dans la petite ville de Lahaye, en Touraine. Où il passait les vacances d’été chez ses grands-parents. Notamment l’été 1964.
Ce fut pour lui l’été des initiations amoureuses, de la télévision dans le foyer, entouré de sa grand-mère devineresse, son grand-père spécialiste en appareils ménagers, son oncle Dédé, ancien d’Algérie et… la sulfureuse Marie-Claire, la femme de Bertrand, un autre oncle.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La splendeur et la réalité joyeuse des sixties en Touraine. Cet été 1964 près de la Loire a pu assurément être vécu dans n'importe quelle autre région de France.

Timidité, émois adolescents, la gifle qui veut dire oui quand forcément à l'époque on comprend non, le femme accomplie aguichante et jouisseuse, des interdits qui se franchissaient rarement à l'époque, ou qui, en tout cas restaient bien secrets.

Et puis, une belle atmosphère, l'arrivée du téléviseur qui créait une véritable émotion, celle que ne donnera jamais internet aujourd'hui, et que, bien sûr, elle ne peut plus procurer. Mais en 1960, 1964, le tube cathodique, c'était quelque chose.

De belles références culinaires, campagnardes avec la cueillette des prunes, la cabane propice aux ébats libérés, la musique du piano, les fêtes commerciales, les Ami 6 et les Ondine.

C'est un petit roman bien sympathique, simple, avec quelques belles réparties, dommage que sa fin soit un peu bâclée, avec une ultime partie située en 2018 qui m'a paru superflue...

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Lire en plein été dans le midi des pages, « Ce bel été 1964 » c'est fusionner avec l'idiosyncrasie d'une époque pas si lointaine, avec la teneur chaleureuse de ce récit regain régénérant. Attachant, tendre comme du pain frais, le temps s'arrête. Nos regards sont tournés vers la lumière des années 1960. L'histoire accroche les wagons. Nous sommes en partance en août 1964. Pierre Filoche conte la vie d'un adolescent, Paul Esnault, en vacances chez ses grands-parents à Lahaye en Touraine. Nous sommes en transmutation dans cet antre familial. le jeune narrateur de 14 ans pose ses valises. Nous sommes son ombre, ses émois, ses doutes, ses mutations et tourments. le style est doux. On imagine la fraîcheur des dallages dans cette maison, les rais de lumière au travers des persiennes. Rite estival pavlovien. L'enfant revient chaque été. Grandissant, altier, secret, il est ici. Il délivre ce temps entre deux rives. Métamorphose. « Ce bel été 1964 » est un paysage changeant au gré des êtres, des questionnements, des éveils et des faiblesses. En osmose avec les hôtes qui gravitent autour de Paul Esnault. L'oncle Dédé, emblématique. Une grand-mère confiture, intuitive, malicieuse et secrète. Son grand-père est une parabole, celle du matérialisme. Posséder des appareils ménagers, (lave-vaisselle) entre autres en 1964, c'est une gageure, une preuve de modernisme, de stabilité financière. La télévision est là. Mythique et souveraine, regardée comme une divinité, une pierre précieuse. Elle est le symbole du changement qui s'opère dans les campagnes. Les veillées orales sont abolies. Cet adolescent observe. Sent son corps vibrer, s'éveiller dans l'aura sulfureuse de Marie-Claire, sa belle-soeur, trop proche, trop sûre d'elle, mante-religieuse. Paul bat les moissons de ses désirs dévorants. Se baigne dans les interdits, s'enivre de quintessence et d'amour. « Ce bel été 1964 » est une carte postale, nostalgique et mélancolique parfois. Elle signe l'initiation à la vie de Paul Esnault. Ce récit est également sociologique. Il peint un siècle en touches imagées subtiles et fines. Taire ce qui va advenir. Rester dans cette formidable ambiance en plongée. Les souvenirs sont vivaces, encore troublés et beaux. La fraîcheur de « Ce bel été 1964 » est à l'instar d'une cascade glacée en pleine montagne. Mémoriel, chaleureux, régénérant, il est un film à ciel ouvert. Lisez-le à l'ombre, dans l'herbe des retours. Il fera écho en vous. Rencontrer alors, l'adulte devenu, et lui dire que ses vacances étaient une chance. Publié par les majeures Editions Serge Safran éditeur.
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Qui se souvient de ses dernières vacances ? Celles de son enfance ? Ce moment où l'être humain quitte son monde de l'enfance pour naviguer difficilement vers le monde des adultes. En 1964, Paul est en vacances dans sa famille. C'est la dernière fois que plusieurs générations se retrouvent dans la maison familiale. C'est l'été et la chaleur est étouffante. Tout le monde sait que la chaleur fait tourner les têtes. Et pousse, peut-être, à distiller la mort discrètement. Elucubrations ou faits réels? Dans une ville provinciale en Touraine, le soleil semble avoir un impact différent sur chaque personne de cette famille. Sur leurs voisins. Pendant que le monde est bouleversé par la sauvagerie humaine, en Touraine, la ville se décante en amour, trahisons et modernité.

Le tableau qui s'offre au lecteur, semble paisible jusqu'au détour d'une ligne, d'une phrase. Et il se rend compte que tout n'est pas qu'apparences. A travers le récit et le regard de Paul, un vaudeville tourangeau se déroule. le lecteur entre à pas étouffés dans cette vie familiale que les mots décrivent normalement. L'adolescent qu'est Paul jette un regard d'abord hésitant, puis acéré sur les membres de sa famille, sur lui, sur son entourage. A chaque page, la chrysalide se transforme lentement, mais sûrement en papillon. Un papillon qui quittera son cocon sans un regard en arrière. Un papillon ivre de liberté.

En 1964, dans un village de Touraine, les vacances seront celles de la découverte. Celles des certitudes avortées. Celles des soupçons car la mort s'est un peu invitée dans cette famille. Morts naturels ou aidés? Les vacances des apparences qui se briseront sur les mots naïfs, forts, vifs d'un homme en devenir. Paul verra son monde d'adolescent le pousser à grandir. A entrer de plein pied dans le monde curieux de l'adulte. L'auteur fera voyager le lecteur. Il le fera vibrer au son des cigales, des cours de piano de Charlotte, la voisine. L'auteur va ferrer l'attention du lecteur qui découvrira, au fil des chapitres, le dernier été d'une famille qui distillera ses faiblesses goutte par goutte. Des faiblesses issues d'un grand amour de l'autre. Et leur monde ne sera plus jamais le même.
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Dans le train qui l'amène ans le village où Pierre Esnault va assister à l'enterrement de sa tante Marie-Claire, les souvenirs affluent, ceux de l'été 1964.
Il a quinze ans, et est en vacances avec sa mère chez ses grands-parents dans un village d'Indre-et-Loire « J‘avais quinze ans et je me demandais quoi faire » le grand-père a une petite entreprise d'électroménager qu'il gère avec son fils Bertrand, le mari de Marie-Claire.
Ah ! Marie-Claire l'aguicheuse, la coquine qu'il a surpris dans les bras de l'ouvrier… Qu'est-ce qu'elle peut l'émoustiller. Mais doit-il dire ce qu'il a vu ?
L'oncle Dédé, revenu d'Algérie cassé est mort d'un coup de chaud, d'une pneumonie, une pleurésie  ?? « Je ne sais pas… Il est mort comme ça… Il avait de l'eau dans les poumons.. Comme un noyé… Il est mort noyé dans son lit... »
« Tu sais Paul, Dédé il est revenu bien faiblard d'Algérie. La guerre, ça dure longtemps après la paix. Il y en a qui continuent de mourir durant des années… La guerre, ça ferme les yeux de beaucoup, ça les ouvre à quelques uns »
Mais, au fait, c'est Marie-Claire (encore elle!!) qui lui a porté sa soupe le soir. La nuit d'avant, Pierre a rêvé de Marie Besnard et, si c'était un rêve prémonitoire, si Marie-Claire avait…
Ah ! Marie-Claire, une tante bien affriolante qui ne se cache pas de ses frasques devant ce neveu qu'elle émoustille.
Autrement, dans la maisonnée, grand branle-bas de combat, le grand-père apporte, enfin, le confort moderne à la maison. Ce sont vraiment les cordonniers les plus mal chaussés. L'été, le Comice agricole est le lieu du divertissement avec le bal et les copains qui se vantent de leurs conquêtes, de leurs proies, soit-disant, si faciles
Un seul été, avec la mort de son oncle Dédé, Marie-Claire, il passe du statut d'ado à celui d'homme. Un seul été à suffit.

Pierre Filoche ressuscite une époque révolue où nous sommes passés à l'âge de l'électro-ménager tout puissant. L'âge d'un peu plus de libertés pour les femmes rivées à leur cuisinière à bois allumée toute l'année, aux lessiveuses bouillant sur ladite cuisinière. La télé ouvre une fenêtre quelque fois incompréhensible mais si vivante.
Un livre à la fois tendre, un peu, si peu, nostalgique et tellement vrai. La sortie de la chrysalide ne se fait pas sans anicroches. Etre confronté à la vérité, la réalité du monde des adultes, leurs petits et grands secrets laisse des traces amères sur le bleu du passé.
Souvenirs, souvenirs, ritournelle de ma jeunesse qui fut celle d'une ado des années 60 et des scies (Tous les garçons et les filles de mon âge… J'y pense et puis j'oublie...) qui tournent dans ma tête depuis ! Merci Pierre Filoche
Un livre qui colle parfaitement à la ligne éditoriale des éditions Serge Safran. Merci pour ce livre plein d'humanité.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un livre qui raconte l'adolescence de paul, en vacances dans sa famille. Il est maintenant à la retraite et doit retourner sur les traces de sa jeunesse pour un enterrement alors qu'il n'y est pas retourné depuis bien des années. La majeur partie du livre sont les souvenirs de ces dernières vacances avec les histoires de tous les protagonistes, membres de la famille ou amis.
Une histoire simple comme on en a tous vécu un bout je pense. Les anecdotes vont rappeler aux gens de ma génération quelques souvenirs, musicaux ou technologique (la première télé ;-). Ça fait du bien parfois de se rappeler qu'à une époque pas si lointaine, on écoutait des 45 tours dans un mange disques ou qu'on avait 3 chaines à la télé, ça vous fait relativiser quand tout d'un coup la box marche pas lol
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critiques presse (1)
Bibliobs
16 juillet 2020
Dans « Ce Bel été 1964 », Pierre Filoche, auteur de polars converti sur le tard à la mélancolie, décrit avec beaucoup de justesse, et une pointe d’humour, le moment où un corps se forme au plaisir et à la liberté.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle disait, je suis vivante, et c'était exactement ça, avec elle, j'étais vivant. Tout dans cette cabane me semblait merveilleux. Les râteaux, les pelles, les pioches, les arrosoirs qui pendaient à des clous. Merveilleux les tonneaux, les paniers en osier, les trucs en ferraille dans un coin. Merveilleux les rayons de soleil où s'étiraient paresseusement les grains de poussière. Merveilleux de se promener à poil dans ce petit palais tapissé de toiles d'araignée.
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Le train est un monde clos. Les concepteurs de rames pourraient économiser le vitrage, la plupart des voyageurs ne s'en apercevrait pas. Mis à part un enfant, personne ne s'intéresse au paysage. La moitié somnole, les téléphones portables hypnotisent l'autre moitié.
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Dans la cuisine Suzanne expérimentait sa nouvelle cuisinière, une matelote d'anguilles de Loire au chinon ferait l'affaire.
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Le soir, je ruminais, un oeil sur le téléviseur où Claude François s'agitait en couinant " J'y pense et puis j'oublie..." Ce braillard à voix de fausset m'épuisait le cerveau. Ses postures de grenouille énervée, ses gesticulations d'insecte avide, et ses chansons pour pouponnière, tout ça m'agaçait.
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Il y a toujours une vie après la vie quand on aime la vie.
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