Je ne suis pas sûre que le réchauffement climatique ait été la préoccupation majeure d'Anouk, «
Encabanée » au coeur de la forêt de Kamarouska pour oublier la vie trépidante de Montréal, sa pollution sonore et visuelle.
Une souris pour compagne, des glaçons aux fenêtres, comme des barreaux de cellule et le froid terrible, mordant, mortel qu'il faut apprivoiser pour survivre. Anouk fait des listes pour le défier :
« Mes trois souhaits au génie de la lampe :
Des bûches qui brulent jusqu'à l'aube.
Une robe de nuit en peau d'ours polaire.
Robin des bois qui cogne à ma porte. »
Avec une plume minutieuse, empreinte de poésie souvent, d'humour parfois,
Gabrielle Filteau-Chiba construit l'histoire d'Anouk, avec ses listes numérotées, ses coups de griffe à l'encontre de l'humanité, le récit qui, en lui-même, donne des contours à cet univers gelé immaculé.
Un jour, Robin des bois cogne à sa porte.
«
Encabanée » c'est aussi l'histoire du désir, de la solitude, de la peau, de cette chaleur humaine manquante puis follement attachante.
J'ai adoré ce texte plein de douceur, de courage, d'espérance en un monde meilleur.
L'écriture de
Gabrielle Filteau-Chiba est majestueuse pour parler de la neige, des paysages, des animaux, de la survie, mais aussi de l'amour.
Je me suis «
Encabanée » avec un réel bonheur.
Je peine à en sortir, suis-je atteinte du syndrome de la cabane ?