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Citations sur Les brumes de Grandville, tome 1 : Monotropa Uniflora (15)

"-Que voulez-vous dire? s'étonna Mme Werner, une ride de contrariété s'affichant entre les sourcils.
-Que beaucoup de poilus sont les parias de la République. Or, ces hommes seraient en droit d'attendre un peu de reconnaissance de la part des généraux... Tout le monde est pressé de passer à autre chose, l'administration comprise. On ne parle que de bal, de courses de garçons de café et j'en passe! Ces estropiés n'ont toujours pas touché leur solde; ils font tache dans le paysage d'après-guerre...J'ai bien peur que seule compte la mémoire de ceux qui sont tombés sur le front."
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Jamais les vivants n'avaient autant ressemblé à des morts, et les morts à des vivants, qu'en cette année 1919. Ceux qui étaient tombés obsédaient les esprits ; les rescapés n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes.
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J’étais en présence d’un esprit authentique. Un spectre. Je ne pouvais pas le voir, mais je l’entendais parfaitement. Et le pire, dans toute cette histoire, c’est qu’il était doté d’une voix déroutante. Son timbre possédait une douceur étrange, mêlée d’accentuations rauques, presque envoûtantes.
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Certains fantômes inspiraient même le lecteur dans le choix d'un ouvrage, ou aidaient les étudiants dans leurs devoirs. Parfois, les esprits frappeurs s'amusaient à faire des farces : faisant croire à un courant d'air, ils tournaient les pages d'un livre, jusqu'au passage recherché par le lecteur. D'autres fois, ils cornaient la page d'un extrait important, porteur d'un sens caché.
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Il posa ses lèvres sur les miennes. Je fus saisie d'un trouble inouï. Chaque centimètre de ma chair se mit à vibrer, tandis qu'il caressait mon dos, tout d'abord très doucement, puis me renversant progressivement en arrière, avec une intensité telle, que je crus défaillir. Sa bouche me pressait, j'étais effrayée par sa force, vaincue par mes nerfs qui me trahissaient. C'était comme s'il s'insinuait d'un seul coup en moi. J'avais l'impression d'être prise dans l'oeil d'un cyclone. Il retenait mes mains derrière mon dos, comme prisonnière, faisant bomber ma poitrine contre la sienne. Avec son autre main, il caressait mes cheveux, les tirant légèrement en arrière accroissant le plaisir j'éprouvais à me faire embrasser de la sorte (...). Il finit par me serrer si fort, si pressément, que je le suppliai :
— Arrête, ou je vais m'évanouir...
Il sourit (tant de beauté était insoutenable).
— Je veux que tu t'évanouisses. Je veux te faire t'évanouir. Aucun homme ne t'a jamais embrassé comme ça, hein?... Même pas cet imbécile de William!
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"-C'est Anatole France qui a raison: on croit mourir pour la patrie et on meurt pour les industriels..."
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Piquée, par la curiosité, je m'efforçai de en pas quitter Hector des yeux, avant que l'équipage ne prenne son envol. Je constatai qu'il était la cible de tous les regards féminins. Les jeunes femmes se glissaient des confidences à l'oreille, tout en l'observant à distance. Les mères n'en étaient pas moins attentives à tous ses faits et gestes. Etait-il conscient de la convoitise qu'il suscitait? Lui, ne quittait pas Mme Greenfield qui semblait beaucoup s'amuser en sa compagnie. Je les enviais soudain tous les deux, leur gaieté, cette insouciance sur le visage des gens bien nés, qui ne manquent de rien, malgré les obstacles de la vie, la guerre et son cortège de ruines. Je comprenais ce que l'argent apportait à l'existence: la possibilité du détachement , un certain adoucissement de l'adversité
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Le feu hypnotique de ses yeux vous foudroyait bien plus que n'importe quelle balle. Mathilde avait raison. Il exerçait une attraction sulfureuse incontrôlable. Un magnétisme déroutant. Bien malgré moi, et à partir de ce jour, Hector de Montfaucon devint mon obsession.
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Madame Werner à un servante :
" Ce ne sont pas des ongles dignes de cette maison, ça ! Qu'est-ce que c'est que ces trognes ? On dirait des ongles de pied... Si vous voulez travailler ici, il vous faudra prendre soin de vous... Je ne veux pas de ça chez moi... Vos ongles sont une insulte à la féminité. Même si on ne vous voit pas, je veux que vos ongles soient impeccables."
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Artus de Montfaucon :
— Vous me connaissez, Marguerite. Je ne peux m'acharner à séduire une fille assise seule sur une chaise entre deux harpies, qui me scrute depuis une heure avec des yeux d'épagneul breton. Prenez au moins l'air d'être une femme engagée, ou qui semble un objectif imprenable pour nous autres...
(...)
— Je veux vous épouser, Artus de Montfaucon, reprit Marguerite Mortigny fermement, non pas pour vous-même en effet, car vous êtes un être vil, odieux, égoïste, menteur, et je sais que vous risquez de me rendre très malheureuse. Non. Si je veux vous épouser, sachez-le, c'est pour une cause beaucoup plus noble, qui vous échappe autant qu'à moi aujourd'hui... Si je veux vous épouser, horrible Artus aux yeux de tourmaline, c'est parce que j'attends un enfant de vous. Et que, par une sorcellerie étrange, par l'entremise d'une cartomancienne douée, je sais déjà qu'il s'agit d'un enfant mâle, d'un merveilleux petit garçon, et que vous le vouliez ou non, ce garçon sera le vôtre, ce garçon sera le mien, et je lui prédis un grand avenir... D'ailleurs, j'ai déjà trouvé le nom de cet enfant, si vous voulez le savoir, il s'appellera Hector de Montfaucon. Eh oui, mon cher, cela vous sidère, n'est-ce pas, ce dont sont capables les femmes, en fin de compte... Je vous demande en mariage pour cette seule et unique raison, Artus, un instinct de basse femelle diriez-vous, car en réalité, je vous hais déjà de tout mon être... Mais je sais qu'il faudra un père à mon enfant, pour qu'il grandisse et se construise à son tour, qu'il porte haut le nom des Montfaucon, car ce garçon sera notre salut, le salut de nos âmes damnées. Oui, Artus, vous l'ignorez encore, mais l'enfant que j'attends de vous sera votre unique rédemption.
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